Politique

L’union de la gauche en passe de se réaliser pour les législatives

27 avril 2022
Crédits photo : CP / Licence Creative Commons
Temps de lecture : 4 minutes

Tandis que la droite n’est pas entrée dans le temps des négociations en vue des législatives, l’union des gauches se prépare pas à pas. Ce mercredi 27 avril, se tenaient des pourparlers entre La France insoumise et le Parti socialiste afin de préparer la grande opposition de gauche à Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale.

L’heure est à la discussion à gauche. L’échec d’Anne Hidalgo à la présidentielle a fait ouvrir les yeux de certains responsables historiques du parti socialiste. Le Premier secrétaire du parti, Olivier Faure, espère parvenir à un accord avec la France insoumise quand Jean-Christophe Cambadélis propose au PS de « se dissoudre ». Ce mercredi 27 avril, une délégation du Parti socialiste emmenée par Pierre Jouvet, porte-parole du parti, rencontrait des représentants de La France insoumise afin de tenter de trouver un accord pour les élections législatives. Face aux revers de l’élection présidentielle, le temps des remises en question est venu au Parti socialiste. Fort de près de 22% des voix à la présidentielle, La France insoumise est suffisamment forte pour imposer ses vues au vieux parti de la gauche républicaine. Une donne que certains ténors comme Stéphane Le Foll ont du mal à accepter. À ceux qui s’opposeraient à tout compromis avec LFI, Olivier Faure leur répond : « Partez ! ». « Si vous pensez que le PS est mort, qu’il n’y a plus rien à faire, que vous n’appartenez plus à la gauche, alors partez. Rejoignez La République en marche. Sinon restez et battez-vous avec nous. Ça nous changera » déclarait-il au Figaro.

Des négociations plus tortueuses entre les Verts et les Insoumis

Après l’échec de la présidentielle, les Verts n’étaient pas rétifs à des discussions avec La France Insoumise. Pourtant, les écologistes semblent de plus en plus refroidis par les envolées du chef de l’extrême-gauche française. En effet, Jean-Luc Mélenchon demande aux Français de « l’élire Premier ministre », une « volonté hégémonique » que dénonce Julien Bayou, Secrétaire national d’EELV sur Franceinfo. « Il ne s’agit pas d’élire des hologrammes dans l’ensemble des circonscriptions », s’amuse le conseiller régional d’Île-de-France – dont les relations avec Yannick Jadot sont tendues, estimant que ce dernier a « singé Macron ». Au contraire, celui-ci propose une « représentation de chacun » qui soit « juste », et non un « bric-à-brac injuste et mal conçu »« Nous proposons une coalition » car, « si Jean-Luc Mélenchon choisit de refaire aux législatives la même offre politique qu’à la présidentielle, ça produira le même effet : peut-être un bon score, mais ça échouera à peser sur le quinquennat » développe-t-il toujours sur Franceinfo. Devant les réticences affichées du parti écologiste, La France insoumise affiche des « difficultés » pour trouver des points d’accord. Sur France 2, la députée insoumise, Clémentine Autain, se veut rassurante : « Pas question d’hégémonie, de dire aux partis ‘vous devez vous dissoudre' ».

Fabien Roussel partisan d’un « accord global »

Le 10 avril au soir, Fabien Roussel a appelé à un « accord global » de la gauche. Avec onze députés à l’Assemblée nationale, l’alliance des communistes et des insoumis n’est pas vaine, d’autant que la candidature de Fabien Roussel a obtenu plus d’adhésions que celle du Parti socialiste (2,2% contre 1,6%). Le porte-parole du Parti communiste français (PCF) et adjoint à la mairie de Paris, Ian Brossat, rappelle au journal Sud Ouest : « Nous étions sur cette ligne bien avant la campagne présidentielle ». Toutefois, il faudra de longues discussions aux représentants communistes et Verts pour trouver un point d’accord sur la question du nucléaire. « Nous avons nos divergences, notamment sur le nucléaire. Une coalition, ce n’est pas être d’accord sur tous les sujets. Nous n’y allons pas pour nous faire couper la langue Mais nous avons les moyens de nous retrouver sur l’essentiel », estime Ian Brossat pour qui l’union populaire proposée par Jean-Luc Mélenchon « est dans l’intérêt global de la gauche. C’est aussi une aspiration forte de nos électeurs ». La question des circonscriptions est un autre enjeu. Fabien Roussel demande une vraie prise en compte « des réalités locales », couplée à la reconduction des députés sortants. « Notre objectif est de disposer d’un groupe parlementaire, pas de siéger avec LFI », insiste Ian Brossat.

Si la gauche en est au point des discussions, Jean-Luc Mélenchon espère obtenir une majorité absolue comme le Front populaire de 1936 (alliance de la SFIO, ancêtre du Parti socialiste, du Parti radical et du Parti communiste) et se voir les portes du gouvernement grandes ouvertes pour imposer ses vues à Emmanuel Macron. À droite, seul Reconquête est disposé à une union. Malgré les appels d’Éric Zemmour, le Rassemblement national ferme les portes – pour le moment – à une union des droites. Sur Europe 1, Jean-Lin Lacapelle déclare : « Nous ne sommes pas dans des calculs d’appareils. Le rassemblement, nous le portons bien au-delà de Reconquête ! Et nous appelons la France entière, la France des patriotes à nous rejoindre ». Le chemin sera long.

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