Politique

« Macron assassin ! », histoire d’un montage politico-médiatique

28 mars 2022
Crédits photo : Livre Noir
Temps de lecture : 3 minutes

Dimanche 27 mars, Éric Zemmour donnait un grand meeting place du Trocadéro, à Paris, devant plus de 50.000 personnes. Fruit d’une vive polémique, la phrase « Macron assassin ! » prononcée par la foule est l’objet d’un véritable montage médiatique.

Les sympathisants d’Éric Zemmour sont venus en nombre sur la place du Trocadéro, à Paris. Une foule en délire est venue pour acclamer son champion, face à la Tour Eiffel et sous le regard du Maréchal Foch. Selon les organisateurs de l’événement, 100.000 personnes étaient présentes pour assister au plus grand meeting de la campagne présidentielle, tous candidats confondus. Dernier orateur de l’événement, Éric Zemmour a évoqué le quinquennat d’Emmanuel et, à la simple évocation de ce dernier, la foule en délire s’est mise à scander, durant quelques secondes : « Macron assassin ! ». Fait anecdotique sur le moment, le candidat n’a pas réagi aux cris de la foule.

Une erreur de communication ?

Valérie Pécresse fut l’une des premières à montrer son indignation sur Twitter : « E.Zemmour laisse une foule crier « Macron assassin ». Je combats avec force le président sortant mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c’est dangereux pour la République. Ce n’est certainement pas ça la droite ! Ce n’est pas ça ma France ! ».

À Reconquête!, la riposte fut dans un premier temps mal engagée. Face à une polémique toujours plus grande, le candidat explique ne pas avoir entendu les cris de la foule – rapidement raillé – et préfère se concentrer sur la venue massive de ses soutiens.

De son côté, Marion Maréchal, dans un communiqué paru ce lundi, fait part de sa vive indignation quant à l’utilisation politique d’un fait qui ne relève pas directement du candidat lui-même. « Comment ne pas voir comme partial et partiel le fait de réduire ce grand événement à dix secondes d’un « slogan » lancé par une partie de la foule (et non par l’orateur lui-même) sur trois heures de discours ? » interroge la fondatrice de l’ISSEP. Et d’ajouter : « Je considère qu’un tel traitement médiatiquement est révélateur de l’inquiétude que suscite Éric Zemmour dans sa capacité à perturber un scénario électoral bien huilé ».

Réponse de l’intéressé

En visite à Dijon ce lundi, Emmanuel Macron a vertement répondu à la question d’un journaliste. Tout en sarcasme, le candidat à sa réélection invite Éric Zemmour à porter des appareils auditifs. « Les prothèses auditives sont remboursées, j’invite le candidat malentendant à s’équiper » a-t-il déclaré. À cela, Éric Zemmour se défend : « C’est une plaisanterie de garçon de bain ! Il sait très bien, lui, il a déjà fait des meetings, qu’on entend pas tout ce qui se passe. Il sait bien qu’à la tribune on entend pas tout ce qui se dit. Ce sont des mauvais procès. On parle d’une chose mineure ».

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