MACRON : la France bleu marine
15 novembre 2021
Article 2 de la Constitution : « L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. » Un drapeau qui flotte depuis plus de 200 ans sur l’ensemble de nos édifices et jusque dans les jardins des plus chauvins d’entre nous. Un drapeau dont le bleu, couleur intimement associée aux rois de France et aux armoiries fleurdelisées, vient d’être légèrement modifié par le président de la République Emmanuel Macron qui a souhaité revenir au bleu marine d’avant 1976.

Décidé le 13 juillet 2020 par Emmanuel Macron, sur les conseils de son scénographe Arnaud Jolens, la mesure visait à renforcer le contraste de la nuance bleu marine de la première bande, comme avant 1976. Et ce, en priorité pour les bâtiments rattachés à la présidence de la République, notamment les immeubles du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à l’Assemblée nationale et au ministère de l’Intérieur. Selon la radio Europe 1, Emmanuel Macron aurait souhaité renouer avec le drapeau de 1793, symbole de la Révolution française.
Emmanuel Macron aurait souhaité renouer avec le drapeau de 1793.

Un drapeau qui devint populaire après la prise de la Bastille, en même temps que les cocardes bleu et rouge de la garde municipale parisienne. Pendant la Révolution, les combattants de la capitale portaient cette cocarde bleue et rouge : aux couleurs de la ville. C’est La Fayette qui, quelques jours après la prise de la prison de la Bastille, fit intégrer le blanc (représentatif à l’époque du Royaume de France) dans cette cocarde qui remporta un succès immédiat. Premier chef d’État à recevoir sa cocarde tricolore comme insigne : Louis XVI, le vendredi 17 juillet 1789, à l’hôtel de ville de Paris, une manière pour le roi à cette époque de reconnaître la garde municipale parisienne comme force armée officielle de France.

Jugées trop martiales par Valéry Giscard d’Estaing, les teintes bleues et rouges du drapeau national furent adoucies à la demande de ce dernier en septembre 1976. Une décision que vient donc d’annuler Emmanuel Macron, en préférant une nuance plus proche esthétiquement de celle du drapeau européen, systématiquement présent aux côtés du drapeau national. Une manière, par ailleurs, de renouer avec le passé et surtout avec la Première République, pour un coût de 5 000 euros, dans la discrétion la plus totale : Emmanuel Macron ne souhaitant afficher une volonté frontale de modifier les symboles républicains, raison pour laquelle les remplacements de drapeaux ne se feront que petit à petit sur l’ensemble du territoire.

Jordan Florentin
Rédacteur en chef du service politique