Macron : un quinquennat d’affaires
31 mars 2022
La survenue récente de l'affaire McKinsey et les soupçons de dissimulation de patrimoine marquent la fin d'un quinquennat émaillé par les affaires. Emmanuel Macron n'est pas aussi "exemplaire" qu'il l'avait promis en 2017.
Les affaires se suivent et se ressemblent. Dès le début de son quinquennat Emmanuel Macron était poursuivi de plusieurs accusations. Entre les affaires Benalla, Kohler, et les soupçons favoritisme lors de sa campagne de 2017, le quinquennat Macron ne fut pas un long fleuve tranquille judiciairement parlant.
Le 29 mars dernier, l'Humanité évoquait l'enquête des journalistes Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesmier, qui soupçonnent l'actuel chef de l'État d'avoir perçu des millions d'euros via des trusts lorsqu'il travaillait à la banque Rothschild. « En avril 2012, Emmanuel Macron a un rôle absolument clé dans ce deal énorme qui est le rachat de la branche nutrition infantile de Pfizer par Nestlé pour plus de 9 milliards d’euros » explique Jean-Baptiste Rivoire. Et de poursuivre : « dès lors, nos sources estiment qu’il aurait très probablement touché entre 5 et 10 millions de 'bénéfices industriels et commerciaux' ». Ces bénéfices auraient été directement perçu via des trusts mis en place par la banque Rothschild elle-même, depuis des paradis fiscaux.
Pourtant, "Bercy n'autorise pas la banque Rothschild à verser les rémunérations de ses collaborateurs dans des paradis fiscaux" précise le journaliste. Bien que cette pratique ne soit pas illégale, il est tout de même curieux de lire après coup qu'Emmanuel Macron ne déclarait en 2014 n'avoir que 156.000 euros de patrimoine. "Dans sa déclaration à la HATVP, Emmanuel Macron a l'obligation de déclarer la totalité de ce qu'il possède. Il ne peut pas omettre le fait que des sommes importantes lui aient été remises à l'étranger. Ce ne serait donc pas fiscalement répréhensible mais il pourrait tomber dans le délit d'omission d'une partie de son patrimoine" pointe le journaliste d'investigation.
Cinq ans d'affaires : McKinsey, Kohler, comptes de campagne, Benalla
Il y a deux semaines, le Sénat publiait un rapport de 385 pages épinglant le gouvernement et le chef de l'État sur ses nombreux recours à des cabinets de conseil, pour la crise du coronavirus notamment. Les parlementaires en charge d'enquêter sur "l’influence croissante des cabinets de conseil sur les politiques publiques" révélait que le cabinet de conseil américain McKinsey pratiquait l'optimisation fiscale, tout en étant payé pour des travaux parfois peu utiles. Selon les sénateurs, "une relation de dépendance" aux cabinets de conseil s’est même créée. Emmanuel Macron, éclaboussé par cette affaire en pleine campagne électorale promet qu'il n'y a eu aucun arrangement. Dimanche dernier, sur France 3, l'intéressé déclarait : "On a l'impression qu'il y a des combines, c'est faux". Pourtant, lorsque Emmanuel Macron dirigeait le think tank "En temps réel", ce dernier "a noué de solides amitiés et recruté de puissants soutiens, comme […] le patron de McKinsey France Karim Tadjeddine [toujours en poste, ndlr]" comme le rapportait Mediapart en juin 2017.
L'année 2018 bat tous les records. Trois affaires en
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