Politique

Marianne se rebelle contre son actionnaire majoritaire

20 avril 2022
Crédits photo : Capture d’écran / Marianne
Temps de lecture : 2 minutes

Dans un communiqué publié mardi 19 avril, la société des rédacteurs de l’hebdomadaire Marianne dénonce le changement imposé de la couverture de son numéro à paraître par son actionnaire majoritaire.

Le ton monte au sein de la société des rédacteurs de Marianne. Dans un communiqué publié ce mardi 19 avril sur les réseaux sociaux, les journalistes de l’hebdomadaire dénoncent « une atteinte inédite à son indépendance ». La « Une » du magazine aurait été modifiée par l’« ingérence de [son] actionnaire majoritaire, Daniel Kretinsky ». « Le contenu initial de ce qui devait apparaître sur cette « Une » avait été établi à l’issue de deux réunions collégiales associant la direction et l’ensemble de la rédaction. Un consensus clair s’était dégagé pour établir une distinction factuelle entre les deux candidats sans pour autant dicter leur conduite à nos lecteurs » indique le bureau de la société des rédacteurs du magazine.

Natacha Polony assume

Face à l’ampleur de la nouvelle, la directrice de la rédaction de Marianne a souhaité clarifier sa position, dans un communiqué publié sur Twitter peu avant midi, ce mercredi 20 avril. Comprenant la position de la société des rédacteurs de son journal, Natacha Polony assume le ce changement de « Une ». « Le numéro 1310 de Marianne, daté du jeudi 21 avril, aura pour titre ‘Malgré la colère… éviter le chaos’. Ce titre traduit la lecture journalistique que nous faisons de la situation politique de la France » écrit la journaliste. « La société des rédacteurs a exprimé ses positions. Elle a été entendue. Pour le reste, la direction de la rédaction a assumé pleinement sa responsabilité éditoriale, en toute indépendance » considère-t-elle.

Marine Le Pen dénonce une « influence de l’argent »

Nombreuses ont été les réactions sur les réseaux sociaux. Marine Le Pen fut l’une des premières à dénoncer cette manœuvre. « Merci aux journalistes de Marianne de révéler l’influence de l’argent sur les choix éditoriaux des médias », et d’ajouter : « Les Français ne sont pas dupes de la campagne de mensonge et de diffamation que nous subissons depuis que nous sommes aux portes de l’Élysée ». Depuis la confirmation de sa qualification au second tour, la candidate du Rassemblement national est sous le feu des critiques. Si Emmanuel Macron a choisi une stratégie offensive contre Marine Le Pen, la presse appelle majoritairement – et sans ambiguïté – à faire barrage contre « l’extrême-droite ». Face à tant de partialité, d’autres rédactions oseront-elles se lever ? Rien n’est moins sûr…

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