Marine Le Pen critique « le ministère de la remigration » proposé par Eric Zemmour
23 mars 2022
Lundi 21 mars lors de son passage dans le 19:45 sur M6, Eric Zemmour a proposé, s’il était élu, la mise en place d’un ministère de la « rémigration » pour expulser un million d’individus « indésirables« . Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National (RN) a critiqué avec force cette proposition.
Marine Le Pen était l’invitée de l’émission de « La France dans les yeux » sur BFMTV où la candidate a rencontré des Français du quotidien pour discuter avec eux de son programme.
« Un concept profondément injuste »
Pour la candidate, la proposition d’Eric Zemmour est « un concept profondément injuste« . Elle a également affirmé savoir qui avait glissé cette idée à l’oreille du candidat de reconquête « Je sais très bien d’où vient ce concept. C’est un concept qui a été créé par quelqu’un qui s’appelle Jean-Yves Le Gallou. L’idée qu’il prônait était de supprimer la nationalité française à des gens qui l’avaient déjà obtenue. Soit par naturalisation, soit en vertu du droit du sol ». Jean-Yves Le Gallou est un haut fonctionnaire français qui fut proche du Front National. Marine Le Pen n’a pas rejeté la déchéance de nationalité, idée présente dans son programme « de manière globale et générale. Nonobstant le comportement individuel de chacun, qui peut entraîner la déchéance de nationalité qui peut être parfaitement justifiée. »
Une proposition raciste ?
Marine Le Pen a cependant rejeté le fait que cette proposition puisse être raciste : « Je ne suis pas sûre que cela ait un rapport avec la race. Mais c’est surtout totalement antirépublicain« . Même si elle a évoqué la question de la déchéance de nationalité dans des cas extrêmes, elle a assuré ne pas revenir sur les personnes d’origine immigrées qui ont déjà la nationalité française : « Moi je respecte l’État de droit. Les gens qui ont obtenu la nationalité française, y compris sur des critères que je conteste, ils sont des Français à part entière« . Cette prise de position est l’aboutissement du virage politique de Marine Le Pen et souligne également la fracture qui commence à se dessiner dans le camp national.