Marine Le Pen fustige la politique internationale d’Emmanuel Macron

Marine Le Pen a vivement critiqué le déplacement d’Emmanuel Macron à Moscou et à Kiev, lundi 8 et mardi 9 février. La candidate du Rassemblement national estime que la France s’est faite le porte-voix de l’Otan sans pour autant défendre ses intérêts propres.

La France s’est faite avoir en Russie, pense Marine Le Pen. Invitée d’Europe Matin mercredi 9 février, la candidate à la présidentielle s’est indignée de la visite du chef de l’État à Moscou. Il faut dire que la mise en scène n’était pas avantageuse pour Emmanuel Macron. Assis face à face, chacun du côté d’une table immense, l’image n’est pas sans rappeler l’époque où les tsars recevait leurs obligés. Vladimir Poutine a été « d’une froideur qui n’a échappé à personne » note la candidate avant de critiquer celui qu’elle considère comme son principal rival : « Emmanuel Macron est arrivé non pas comme le président français, mais comme le petit télégraphiste de l’Otan et de l’Union européenne. » « Télégraphiste », la formule n’est pas nouvelle et est souvent réutiliser en politique. À l’origine : une querelle entre François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing, ce dernier étant accusé d’être le « petit télégraphiste de Varsovie » après sa rencontre avec un autre dirigeant russe, Leonid Brejnev.

Une visite avant tout « électoraliste »

Emmanuel Macron était sorti ravi, en apparence, de son entrevue avec son homologue russe. « J’ai obtenu qu’il n’y ait pas de dégradation et d’escalade » s’était-il vanté. Mais, dans l’heure, la Russie démentait l’information : «Sur le fond, с’est incorrect, car dans la situation actuelle, Moscou et Paris n’auraient pu conclure aucun accord, c’est tout simplement impossible» précise le porte-parole du Kremlin. « Il n’y a qu’un seul malheur, c’est que c’est un mensonge qui a été immédiatement contredit par le Kremlin » commente Marine Le Pen au micro d’Europe 1.

Toujours plus acerbe, la candidate dénonce une posture plus de forme que de fond du Président de la République, accusé de ne penser qu’à sa réélection. « Le problème c’est que je pense qu’Emmanuel Macron ne pense pas du tout aux intérêts de la France, en réalité, il pense aux intérêts de sa propre candidature. Il est allé à Moscou en espérant revenir avec une décision qu’il n’a pas obtenu. Il a menti en disant qu’il en avait une ». Et poursuit : « À chaque fois qu’Emmanuel Macron fait quelque chose ou dit quelque chose, il y a toujours une arrière pensée électoraliste. » Une chose est certaine. Quelle que fût la visée politique du chef de l’État, sa rencontre avec Vladimir Poutine a été reçue comme un fiasco en France, et ne participe pas à renforcer son image.

« Les États-Unis sont très contents de lui, l’Allemagne est très contente parce qu’Emmanuel Macron obéit à l’Allemagne […]. L’Allemagne souhaiteraiT bien que la France ne défende pas ses intérêts. C’est exactement ce que fait Emmanuel Macron » conclut Marine Le Pen.