Mark Zuckerberg menace de retirer Facebook et Instagram d’Europe
7 février 2022
Mark Zuckerberg fait pression sur l’Union européenne. Dans un communiqué, le groupe Meta (nouveau nom du groupe Facebook) menace de se retirer du marché européen s’il ne peut utiliser les données de ses utilisateurs.
Lors de son rapport annuel, jeudi 3 février, le président général du groupe Meta, Mark Zuckerberg, a fait savoir qu’il mettrait fin à la présence de ses services sur le territoire européen, s’il ne peut plus accéder aux données de ses utilisateurs. Une querelle juridique oppose depuis plus d’un an et demi le géant des réseaux sociaux et l’Union européenne à propos du transfert des données utilisateurs vers les États-Unis.
Un contexte particulier pour le groupe Meta
Installé à Dublin pour ses affaires européennes, le groupe fondé par Mark Zuckerberg est visé par une enquête de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) irlandaise. Le groupe est soupçonné de réaliser des transferts de données personnelles de ses utilisateurs européens vers des serveurs américains en contournant les lois européennes, notamment le règlement sur la protection des données personnelles. Dans son communiqué, le groupe annonce : “Nous estimons qu’une décision finale à la suite de cette enquête pourrait être communiquée au cours de la première moitié de l’année 2022. » estime l’entreprise. Et d’ajouter : « Si un nouveau cadre du transfert de données transatlantiques n’est pas adopté et si nous ne pouvons pas nous baser sur les clauses contractuelles types ou sur des moyens alternatifs de transfert de données entre l’Europe et les Etats-Unis, nous serons probablement incapables d’offrir nos principaux produits et services en Europe, dont Facebook et Instagram. »
Une décision de la Cour de justice européenne critiquée
L’opposition entre le groupe Meta et l’Union européenne trouve son origine en date du 16 juillet 2020. La Cour de justice européenne invalidait le « Bouclier de protection de données ». Jugé insuffisant, ce mécanisme encadrait le transfert des données des utilisateurs européens vers les serveurs américains. Depuis lors, les transferts de données personnelles des Européens étaient interdits hors de l’espace économique européen. Contournant cette disposition, le groupe Meta est régulièrement épinglé pour son traitement des données. L’exploitation de ces données est essentielle pour le groupe puisque la majorité de ses revenus provient de son service de publicité ciblée vendu à d’autres entreprises.
Récemment, Facebook, plus gros réseau social du groupe, perdait plus d’un million d’utilisateurs, provoquant une chute de 22% de sa cotation en bourse.

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir