Marsault s’empare de la folie des NFT
19 février 2022
Les NFT – de l’anglais non fungible token – sont en vogue depuis quelques temps déjà mais présentes encore, pour de nombreux Français, une zone d’ombre. Pour vous, Livre Noir décrypte ce phénomène numérique.
NFT. Ce nouveau sigle ne vous signifie peut-être rien, mais il représente un véritable phénomène sur le marché des cryptomonnaies. De l’anglais « non-fungible token » (traduit littéralement par jetons non-fongibles en français) ce terme renvoie à un certificat de propriété numérique. En outre, un NFT atteste qu’un individu est bel est bien le propriétaire d’un objet digital ou physique. Rattaché au monde des cryptomonnaies, un NFT est unique et est donc toujours identifiable pour son propriétaire. Il est également ultra-sécurisé, ce qui empêche les contrefaçons ou les vols.
Les NFT, un nouvel Eldorado
Présentant un intérêt lucratif, le prix d’un NFT peut très rapidement atteindre des sommets. Pour la seule année 2021, ce marché virtuel représentait un total de 44 milliards de dollars contre 106 millions en 2020. « Le point de démarrage de cet engouement se situe en mars 2021, avec la vente d’un NFT de Beeple pour 69 millions de dollars. Il y avait alors moins de 10.000 personnes qui avaient des NFT, puis il y a eu un phénomène de transition des gens qui sont rentrés sur les cryptomonnaies depuis deux ans et qui ignoraient ce phénomène” déclare Jean-Michel Pailhon, cadre de l’entreprise spécialisée dans le stockage des cryptomonnaies, Ledger, à des journalistes de BFMTV. “La plupart des gens ont parfaitement compris que c’est de la spéculation. Mais sur le moyen et long terme, les NFT vont tendre vers des usages et pas seulement vers de la spéculation artistique” déclare Owen Simonin, vidéaste spécialiste des cryptomonnaies pour la chaîne d’information en continu. Un phénomène dont ce sont déjà emparés certains artistes.
Le dessinateur Marsault hors de sa « zone de confort »
De nombreux artistes commencent à s’y mettre. Dans un communiqué de presse daté du 15 février, le dessinateur Marsault a annoncé lancer sa collection de NFT. Intitulée « Présidentielle Marsault« , celle-ci comporte différents portraits détournés des candidats à la présidentielle sous forme de cartes digitales à collectionner. Par ailleurs, elle se fonde sur « la combinaison algorithmique de 300 dessins originaux qui a produit 500 000 dessins, dont Marsault et son équipe technique n’ont retenu que les 10 000 meilleurs. » Devant l’ampleur du phénomène le dessinateur de la revue la Furia explique : «Ce projet m’a fait sortir de ma zone de confort, étant entendu que je suis plus à l’aise avec les techniques dites classiques, mais ça a été un bon moyen de découvrir cette technologie qui, bien qu’elle ne remplacera jamais le “vrai” dessin organique, s’implantera durablement dans le monde de l’art».
Le NFT s’empare de l’art
À Londres, depuis le 16 février, a lieu une exposition des plus grands chefs-d’oeuvres de la peinture italienne. Seul détail : les oeuvres exposées sont en fait des reproductions NFT. Nommée « Eternalizing Art History » cette exposition est l’occasion pour l’entreprise, Cinello, ayant numériquement reproduit les tableaux de démocratiser l’usage des NFT. «L’idée, c’est de montrer des chefs-d’œuvre auxquels on a rarement accès» explique Joe Kennedy, directeur de la galerie.
NFT Marsault : https://www.presidentiellemarsault.fr

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir