Michel Onfray : « On n’est plus dans une démocratie »
3 février 2022
Michel Onfray était l’invité de Sonia Mabrouk sur Europe 1 le jeudi 3 février. Le philosophe s’est exprimé au sujet de la campagne électorale et du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Ce matin, le directeur de la revue Front populaire répondait aux questions de Sonia Mabrouk. Revenant sur la campagne présidentielle, Michel Onfray s’est montré particulièrement critique vis-à-vis de la situation politique actuelle. « Notre démocratie n’existe plus, elle est complètement formelle. Notre Constitution n’existe plus. On a prétendument un Conseil Constitutionnel qui est là pour nous dire : je veille à ce que les virgules soient respectées mais on a déjà touché une vingtaine de fois à celle-ci » remarque-t-il. Particulièrement déçu de la vie démocratique actuelle, le philosophe insiste : « On n’est plus dans une démocratie ».
Fabien Roussel, l’élu ?
Michel Onfray ne voit pas vraiment de candidat estimable à ses yeux… Sauf peut-être un : Fabien Roussel. Le candidat du parti communiste français (PCF) fait bonne impression au philosophe. « Il y a des choses intéressantes chez Fabien Roussel » déclare l’intéressé. Séduit par ses paroles sur le quotidien des Français et la nécessité de vivre mieux en mangeant mieux, Michel Onfray estime que le candidat communiste a « le soucis d’un vrai peuple, un peuple old-school ». Toutefois, il semble regretter la faible portée de ce candidat à gauche. Dans un camp gangrené par le « wokisme […] Il est inaudible, il n’est pas forcément crédible ». Mais, « il fait un petit 3%, ce qui est déjà beaucoup » remarque-t-il.
Emmanuel Macron le « grand imposteur »
Interrogé au sujet du quinquennat du Président de la République, le philosophe estime que rien ne « peut [être mis, ndlr] à son crédit ». Selon Michel Onfray, Emmanuel Macron mène une vraie fausse campagne et profite de son statut pour la mener comme il l’entend. « Il y a un grand imposteur qui se trouve au pouvoir, c’est quand même Emmanuel Macron dont tout le monde sait qu’il ira et qui ne nous dit pas qu’il y va » déclare le directeur de Front populaire à Sonia Mabrouk. Il estime également qu’ « il est entrain d’utiliser l’argent du contribuable pour faire campagne » et ajoute, indigné : « Je ne suis pas sûr que ce monsieur connaisse la décence ».
Macron et Pécresse du pareil au même
Sur la candidate du parti les Républicains, le ton ne s’est pas fait plus doux. « J’ai passé l’âge de croire les paroles des hommes politiques » s’amuse le philosophe. Et d’ajouter : « Je préfère m’intéresser aux passés des candidats ». En effet, récemment des images de la candidate, en sa qualité de présidente de la région Île-de-France, face à des petites filles voilées dans une école coranique ont refait surface. « Elle défend une vision du monde qui est tout à fait la même [que Macron]» a conclu Michel Onfray, lassé.

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir