Société

Montpellier : énième suicide chez les forces de l’ordre

18 mars 2022
Crédits photo : Nadia Mostafa / Nadia Mostefa Twitter
Temps de lecture : 3 minutes

Mercredi, Nadia Mostefa, capitaine de gendarmerie mettait fin à ses jours en s’immolant par le feu. L’annonce de son décès a provoqué un choc au sein des forces de l’ordre, déjà touchées par de nombreux suicides depuis ce début d’année.

Nouveau drame dans la gendarmerie. Nadia Mostefa a mis fin à ses jours mercredi dernier à Montpellier. Le capitaine d’une quarantaine d’années s’est immolée par le feu dans sa voiture, en s’aspergeant d’essence, sur l’un des parkings du quartier de Celleneuve-Alco. Sortie, en feu de son véhicule, c’est là que des passants ont tout de suite contacté les services d’urgence. Prise en charge par les sapeurs-pompiers Nadia Mostefa a rapidement été transférée au service des grands brûlés du CHU Lapeyronie. Souffrant de brûlures au troisième degré sur 40% du corps, son pronostic vital était irrémédiablement engagé. Le capitaine s’est éteint jeudi 17 mars, à la mi-journée. Un tel geste est pour l’heure difficilement explicable, mais plusieurs sources rapportent que la victime était en arrêt maladie depuis plusieurs mois et avait perdu la garde de son jeune fils de six ans.

Pluie d’hommages

Appréciée de ses collègues pour son dévouement auprès des orphelins de la gendarmerie, Nadia Mostefa à organisé plusieurs actions pour « Les Gendarmes du coeur » et « Les Képis Pescalunes ». Actu17 raconte avoir été contacté par celle-ci en vue d’une vente caritative ayant pour but « de faire voyager les enfants une fois que la crise du Covid sera terminée ». L’un de ses proches confie à Actu17 qu’« elle traversait une période difficile ». Suscitant de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, l’annonce de sa mort a été un véritable choc pour un grand nombre de forces de l’ordre.

En soutien à sa famille et à son jeune fils, une cagnotte a même été lancée sur la fondation « Maison de la gendarmerie » qui agit auprès des veuves et des orphelins de la gendarmerie depuis près de 80 ans.

Cinq suicides en une semaine

C’est une véritable hécatombe que subissent les forces de l’ordre. Nadia Mostefa n’est malheureusement pas la seule gendarme à avoir décidé de mettre fin à ses jours. Dans un message en hommage au capitaine de gendarmerie, Linda Kebbab, délégué nationale du syndicat Unité SGP Police-Force ouvrière déplore : « Quelle devait être insoutenable la douleur intérieure. Qu’il devait être indomptable le besoin d’y mettre fin. Tristesse. 5 agents des forces de l’ordre françaises se sont suicidés en 1 semaine. Reposez en paix… »

Le 17 mars, une policière de 43 ans était retrouvée morte dans son véhicule dans la nuit, à Arainville, dans l’Essone. Mère de deux enfants, « le drame se déroule sur fond de séparation », confie une source proche du dossier à Actu17. Le site d’actualité consacré aux forces de l’ordre rapporte qu’il s’agirait du 21e suicide au sein de la police nationale depuis le 1er janvier. La veille, la Police nationale perdaient deux autres agents. L’un âgé de 60 ans était affecté à la sous-direction de la lutte contre la criminalité à Nanterre, l’autre âgé de 45 ans, travaillait au sein de la police des frontières de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Selon des chiffres avancées par Guillaume Farde, professeur affilié à l’École d’affaires publiques de Sciences Po et chercheur associé au CEVIPOF : « le taux de suicide moyen en France est de 14 pour 100 000 habitants, celui de la Police nationale, de 29 pour 100 000 agents sur les cinq dernières années ». Des chiffres terribles qui ne peuvent plus être considérés comme de simples statistiques…

    Il faudra qu’un jour ces censeurs corrompus rendent des comptes. Vous avez tout mon soutien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *