Justice

Mort d’Yvan Colonna, la Corse entre deuil et colère

22 mars 2022
Portrait d’Yvan Colonna / Credit photo : thierry ehrmann / Flickr
Temps de lecture : 2 minutes

Le militant indépendantiste corse Yvan Colonna est mort des suites de son agression par un détenu islamiste. Il purgeait une peine de prison à Arles du fait de sa condamnation pour l’assassinat du préfet Claude Érignac.

Son agression en prison avait entrainé plusieurs manifestations d’ampleur en Corse. Pour certains sur l’ile de Beauté, Yvan Colonna était un prisonnier politique innocent.

Un hommage dans le calme à Ajaccio et à Bastia

Plusieurs individus se sont rassemblés dans la ville d’Ajaccio, mais aussi à Bastia afin de rendre hommage à Yvan Colonna. Les avocats de la famille de ce dernier ont appelé à « un respect du temps du deuil. » Ainsi, les hommages se sont déroulés sans encombre malgré une présence policière renforcée. Cette atmosphère d’hommage et de deuil dénote avec la colère des Corses il y a une dizaine de jours, lors des rassemblements en réaction à l’agression d’Yvan Colonna. Des manifestations d’ampleur et des émeutes avaient éclaté dans toute la Corse. La préfecture avait notamment était visée par des cocktails Molotov, après les émeutes il était possible de retrouver dans certaines villes dans tags anti-français. 23 CRS ont ainsi été blessés suite aux émeutes de Bastia. Cependant, il est possible d’avancer que cette période de deuil va être suivie d’une probable nouvelle période de violence et un éclatement de la colère des indépendantistes corses. Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement a notamment appelé « au calme et au dialogue. » Gérald Darmanin, de son côté, évoquait la semaine dernière, avant la mort de Colonna, la possibilité d’évoquer l’autonomie de la Corse pour temporiser les évènements.

Une enquête en cours

Yvan Colonna avait été agressé dans la salle de sport de la prison d’Arles alors qu’il était en train de faire des pompes. Franck Elong Abé, un détenu radicalisé de 36 ans, a alors sauté sur son dos puis l’a frappé à de multiples reprises au visage avant d’essayer de l’étouffer avec un sac en plastique. Cette agression ferait suite à une discussion agitée entre les deux hommes. Le militant indépendantiste lui aurait dit qu’il « crachait sur Dieu. »

Lorsque Franck Elong Abé croise Colonna dans la salle de sport, il aurait entendu dans sa tête la voix de Dieu qui lui a demandé « de le venger. » Une enquête est en cours pour déterminer les dysfonctionnements dans la surveillance de Colonna. Dans la mesure où il était considéré comme un détenu particulièrement signalé, il aurait dû être surveillé étroitement. Or l’agression a duré plus de 8 minutes sans intervention des gardiens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *