Multiples opérations militaires en Ukraine

L’armée russe a pénétré sur le sol ukrainien jeudi 24 février vers 4 heures du matin. Plusieurs grandes villes du pays ont été touchées par des explosions.

Vladimir Poutine a annoncé dans la nuit « une opération militaire » d’ampleur afin de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine. » Peu de temps après, des frappes de missiles ont touché de nombreuses villes du pays dont la capitale, Kiev. Par ailleurs, des chars russes ont franchi la frontière ukraino-biélorusse, la Crimée, contrôlée par la Russie au Sud et l’Est du pays, près de la ville de Kharkiv, deuxième ville du pays, prise par les Russes vers 10 heures, heure de Paris.

Populations en exil

À Kiev, les colonnes de voitures sur des dizaines de kilomètres d’autoroute montrent bien la panique de la population ukrainienne. À l’annonce de Vladimir Poutine, de nombreux civils ukrainiens étaient déjà dans les magasins n’achetant que des produits de première nécessité. En direct sur BFMTV, l’ambassadeur d’Ukraine en France a déclaré : « c’est une attaque massive contre l’Ukraine, c’est une guerre. C’est une attaque contre le monde entier. Il y a des victimes parmi les civils. » On ignore encore le nombre potentiel de victimes qui pourrait se compter par dizaines pour le moment. L’armée russe affirme que la population ukrainienne n’a « rien à craindre ».

Pour Libération, un Ukrainien de Kharkiv témoigne : «J’ai été réveillé à 5h par un bruit d’explosion. Ensuite j’ai appris la déclaration de la guerre officielle par Poutine. Mais pour l’instant nous n’en savons pas plus que l’information dans les sources officielles, notamment l’attaque du garde frontière. On parle de bombardements d’aérodromes, de destruction d’entrepôt d’armes… Je suis me préparé un petit sac. Pour le moment dans les quartiers proche du centre il n’y a pas de bombardement donc on se prépare mais pas de panique. Certaines personnes vont au boulot normalement. Il y a un sentiment de résistance plutôt. Parmi les gens que je connais et leur réaction est plutôt de rester à Kharkiv. Je n’ai pas vu personnellement de colonnes des automobilistes près de chez moi.»

Réponses ukrainiennes

Dès la fin du discours de Vladimir Poutine, le Président ukrainien a déclaré : « Pas de panique, nous allons vaincre. » Volodymyr Zelensky a part ailleurs demandé la création d’une coalition internationale « anti-Poutine » pour « contraindre la Russie à la paix » ajoute-t-il. Dans un communiqué Kiev appelle la communauté internationale à «agir immédiatement» et sanctionner plus lourdement la Russie au plus vite. «Seules des actions unies et fortes peuvent arrêter l’agression de l’Ukraine par Vladimir Poutine» est-il écrit.

Parallèlement «le commandant suprême des forces armées [Volodymyr Zelensky, ndlr] a donné l’ordre qu’un maximum de pertes soient infligées à l’agresseur», a indiqué sur Facebook le commandant en chef des forces armées, assurant que l’armée «contrait avec dignité» les attaques ennemies. Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères ukrainien a considère que les opérations russes en cours dans plusieurs villes visent à «détruire l’État ukrainien, s’emparer de son territoire par la force et établir une occupation».