Nicolas Bay suspendu de ses fonctions au Rassemblement National
16 février 2022
Dans un message adressé aux cadres du Rassemblement national (RN), mardi 15 février, Nicolas Bay est accusé d’avoir transmis des informations à Reconquête. Dans la foulée, le député européen s’est vu retiré son titre de porte-parole de la campagne.
Énième procès de Moscou au RN ou crainte légitime ? Nicolas Bay, député européen Rassemblement national a été suspendu de toutes ses fonctions au sein du parti, y compris celle de porte-parole de la campagne de Marine Le Pen. Annoncée dans une lettre interne, la décision fait suite aux nombreuses suspicions concernant l’euro-député. La direction du Rassemblement National l’accuse en effet d’avoir transmis des informations internes sensibles au camp d’Éric Zemmour. Cette mesure intervient quatre jours avant le déplacement d’Éric Zemmour en Normandie, où Nicolas Bay (conseiller régional de Normandie depuis 2016) pourrait se rallier au candidat.
Dans un message posté sur Twitter, l’homme accuse : « À peine une heure après avoir demandé une discussion en Bureau exécutif, j’en suis suspendu ! L’accusation est grossière : ne participant à aucune instance de la direction de campagne, comment aurais-je pu connaître et transmettre de prétendues ‘informations stratégiques’ !? ».
Nicolas Bay, opérateur d’un « véritable sabotage« ?
Dans le message adressé aux cadres, que Livre Noir a pu se procurer, le bureau exécutif du Rassemblement national accuse l’homme d’avoir mené un double-jeu : « Nous avons eu confirmation que Nicolas Bay, profitant de sa présence dans les plus hautes instances de la campagne, transmet depuis des mois des éléments stratégiques et confidentiels à notre concurrent direct Eric Zemmour. Ceci a permis à plusieurs reprises le parasitage des événements de la campagne« , ajoutant : « Ce comportement parfaitement immoral s’analyse en un véritable sabotage. Cette duplicité est indigne de la confiance placée en lui par la candidate ».
Nicolas Bay avait déjà été amené à clarifier sa position concernant la campagne d’Éric Zemmour. Le 31 janvier, face au Grand Jury sur RTL et LCI, le député européen assurait soutenir la candidature de Marine Le Pen : « Je suis là, je suis fidèle, je suis dans mes fonctions à mon poste, sans états d’âme » mais ajoutait ne pas considérer « Éric Zemmour comme un ennemi. »

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir