Nouvelle nuit d’émeutes en Corse

Certains Corses ne décolèrent pas une semaine après l’agression d’Yvan Colonna en prison. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des rassemblements violents ont eu lieu dans plusieurs villes de l’île de Beauté.

Une semaine après l’agression du militant nationaliste corse Yvan Colonna en prison, des rassemblements ont tourné à l’émeute dans plusieurs villes de Corse comme à Ajaccio, Calvi ou Bastia. En colère les foules s’en sont prises aux forces de l’ordre et à des bâtiments.

La palais de justice incendié et une banque détruite à la mini-pelle à Ajaccio

Le Palais de Justice d’Ajaccio a été la cible des manifestants. Jean-Jacques Peraldi, directeur des services incendie et de secours de Corse-du-Sud rapporte à l’AFP : « Il y a eu un incendie au rez-de-chaussée du tribunal, pas de propagation aux étages mais pas mal de dégâts ». Rapidement maitrisé par les pompiers, l’incendie a tout de même attaqué la porte et plusieurs vitres de la façade ont été brisés.

Entièrement vêtus de noir, plusieurs manifestants ont attaqué une banque à Ajaccio. Défonçant la porte d’entrée d’une agence Crédit agricole à l’aide d’une mini-pelle, les émeutiers ont saccagé l’intérieur du bâtiment et les distributeurs à billets placés à l’extérieur. Avant de se diriger vers la place Claude Érignac (préfet assassiné par Yvan Colonna), un homme s’est interposé, hurlant : « On n’est pas des racailles, on est des patriotes, sortez d’ici ».

La sous-préfecture de Calvi attaquée

Au même moment, à Calvi dans le nord-ouest de l’île, « une quarantaine de manifestants, cagoulés, ont jeté des cocktails molotov contre la sous-préfecture et brisé des vitres à coups de pierre » indique la préfecture dans un communiqué. Un rassemblement violent rapidement contenu par les forces de l’ordre est-il précisé : « Les manifestants ont tiré des cocktails molotov, des bombes agricoles, billes de fer, tirs de fronde » et « les CRS ont maintenu la distance avec les manifestants par le recours au gaz lacrymogène ».

Appelant au calme, les autorités se trouvent bien seules face à des manifestants prêts à en découdre. Plusieurs mouvements nationalistes appellent à de nouveaux rassemblements dimanche après-midi à Bastia.