Politique

Pap Ndiaye, le nouveau ministre woke de l’Education Nationale

23 mai 2022
Crédits photo : Lurkin / Wikipedia
Temps de lecture : 3 minutes

Agrégé d’histoire et titulaire d’un doctorat de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Pap Ndiaye est spécialiste de la question des minorités. Sa nomination au sein du gouvernement divise la classe politique et intellectuelle.

Les réactions à la nomination de Pop Ndiaye à l’Education Nationale ne se sont pas faites attendre. Des politiques aux intellectuels, nombreux sont ceux qui voient dans cette nomination un danger pour la transmission du savoir et pour la culture française.

Pap Ndiaye, un ministre clivant

Chez Reconquête, les cadres ne mâchent pas leurs mots. « Emmanuel Macron avait qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger » écrit Éric Zemmour sur son compte Twitter. De son côté, Guillaume Peltier, ancien professeur d’histoire-géographie et vice-président de Reconquête, demande à Pop Ndiaye « des excuses pour ses propos qui font tant de mal à nos enfants.  » « Arrêtons avec cette auto-flagellation et cette repetance. » exhorte-t-il. Il fait référence notamment aux prises de position décoloniales et antiracistes du nouveau ministre de l’Education Nationale.

Chez les Républicains, Eric Ciotti également se prononce contre cette nomination. Pour le député de Nice, l’arrivée de Pap Ndiaye au sein du gouvernement signe l’entrée de « l’islamogauchisme » et de l’idéologie « anti-flic » rue de Grenelle.

La nomination de Pap Ndiaye a suscité la même stupeur chez les intellectuels, comme le rapporte Le Figaro. Ainsi, Alain Finkielkraut dénonce son arrivée au sein du gouvernement : « Tous ceux qui partagent l’idéologie [indigénisme, islamogauchisme], à commencer par Mélenchon se sont bruyamment réjouis de sa nomination. » Pour le philosophe, par la promotion de la discrimination positive, Pap Ndiaye s’oppose à l’excellence, à l’égalité des chances et à la méritocratie à la française. Nombreux sont ceux à voir en lui un universitaire anti-républicain. Ainsi, pour Bérénice Levet, le nouveau ministre serait « obsédé par la question de la race« . La philosophe, au micro d’Europe 1, sous couvert de « ses qualités de pacificateur » va à l’encontre de l’universalisme républicain en faisant de la race « un sujet en France« . Même Benjamin Stora, historien proche d’Emmanuel Macron à l’origine du rapport sur la décolonisation en Algérie, se dit « surpris » par cette nomination. « Ces propos flirtant avec l’indigénisme ne sont pas compatibles avec l’éloge de la République qui a été le sien durant la passation de pouvoirs. » explique-t-il au Figaro.

L’antiracisme de Pap Ndiaye

Il faut dire que les écrits et prises de position du nouveau ministre de l’Education Nationale semblent aller à l’encontre de l’histoire de France et de la tradition française. Pour cela, il suffit de lire ce que déclare Rokhaya Diallo, militante antiraciste, à son sujet : « Le travail qu’il a effectué sur les minorités en France est fondateur, car il a permis de mettre la loupe sur la question raciale. »

Adepte des « black studies » américaines, Pap Ndiaye établit sans sourciller un parallèle entre les colonisés et les populations immigrés. Il y aurait encore un racisme systémique à l’encontre des populations issues des pays décolonisés. Dès lors, pour déconstruire ce racisme structurel, Pap Ndiaye, dans la lignée des décoloniaux et indigénistes, invite à racialiser la société française. Dans son livre La condition noire : essai sur une minorité française, il plaide pour un recours aux statistiques ethniques afin de montrer les discriminations dont souffrent certaines franges de la populations françaises.

Spécialiste de l’histoire des minorités, Pap Ndiaye dresse également un parallèle – contestable – entre les situations française et américaine. Pour lui, l’affaire Adame Traoré peut être comprise à la lumière du meurtre de George Floyd.

Enfin, s’il ne reprend pas à son compte tous les nouveaux concepts de la novlangue antiraciste, Pap Ndiaye participe à des réunions non-mixtes – réunions au sein desquelles les Blancs ne sont pas conviés. Dès lors, pour le nouveau ministre de l’Education Nationale, le vrai danger vient, non pas du wokisme, mais bien « groupes paramilitaires fascisants. »

Avec cette nomination, Emmanuel Macron « joue cartes sur table » admet Bérénice Levet. Ainsi, si le chef de l’Etat a toujours pris ses distances avec les prises de position de Jean-Michel Blanquer, il semble plus en phase avec celles de son nouveau ministre de l’Education Nationale.

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