Pécresse élue grâce à une fraude électorale ?
23 février 2022
Selon une enquête du quotidien Libération, le congrès du parti Les Républicains dont Valérie Pécresse est sortie gagnante en décembre dernier face à Éric Ciotti est entaché par de nombreuses manoeuvres frauduleuses.
Coup de théâtre. Libération révèle dans une enquête publiée mercredi 23 février, que de nombreux manquements ont pu être observés lors du congrès du parti Les Républicains. En se procurant le fichier des adhérents du parti, les journalistes de Libération se sont aperçus que de nombreux adhérents ayant pris part au vote seraient en réalité fictifs, décédés ou bien soumis à la pression par des consignes de vote strictes. Fait invraisemblable, un chien aurait même pu voter selon le dossier du journal consacré à cette affaire.
Douglas, l’improbable adhérent
Fin septembre 2021, le parti Les Républicains comptait environ 80 000 membres. Un mois et demi plus tard, celui-ci revendiquait 148 862 adhérents. Parmi eux, un certain nombre de profils ont attiré les journalistes. Douglas, par exemple. Ce militant de Provence-Alpes-Côtes-d’Azur s’avère être un chien. Échappant à la vigilance du parti, l’animal a pu voter. Le propriétaire du chien assure aux journalistes de Libération qu’il a fait cela «pour tester, pour voir si c’était faisable». «J’ai fait avec ce que j’avais sous la main» poursuit-il.
Largement relayée sur les réseaux sociaux, un compte Twitter parodique a même été créé pour se moquer d’une manipulation des votes aussi grossière.
Une situation qui a particulièrement amusé les proches et sympathisants d’Éric Zemmour qui ont largement ironisé l’affaire, à l’image de Philippe de Villiers qui ne manque pas l’occasion d’un bon mot sur Twitter.
Droit de vote ouvert aux morts et aux étrangers
Quand ce ne sont pas des chiens, ce sont des morts. Trois personnes ont notamment rejoint le parti après leurs décès. En recoupant, les journalistes se sont aperçus du décès de ces adhérents – pour le moins tardifs – après avoir rejoint le parti. Le parti les Républicains leur indique alors avoir détruit le fichier électoral « après expiration des délais de recours » tout en indiquant « à un moment, on voulait juste savoir quels étaient les chiffres localement mais la direction nous a dit que ce n’était pas possible car le vote était anonymisé. » Ainsi, dans leur enquête, les journalistes précisent ne pas pouvoir savoir si des morts ont bel et bien pris part au scrutin.
L’enquête rapporte également des dizaines de témoignages de gens étrangers vivants sur le territoire français qui raconte avoir adhéré au parti Les Républicains à la demande d’« un ami ». La gérante d’un restaurant chinois du Val-sur-Marne raconte que son « association de Chinois » avait été contactée pour adhérer au parti. « On nous l’a demandé, on l’a fait » explique-t-elle. Cependant, la femme n’a pas pris part au scrutin : « On a fait tout ce qu’il fallait, et ensuite c’est le monsieur de la société qui a fait ce qu’il fallait » indique-t-elle aux journalistes, présageant une large opération de manipulations des urnes.

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir