Plusieurs affrontements en Corse entre les CRS et des nationalistes
28 mars 2022
La vague de contestation continue de déferler sur la Corse après la violente agression et la mort d’Yvan Colonna en prison. Le temps du deuil laisse désormais place à la violence.
Lorsque Yvan Colonna était dans le coma, des manifestations violentes avaient éclaté dans plusieurs villes de l’Ile de Beauté. Pour certains militants, le militant indépendantiste, à l’origine du meurtre du préfet Erignac, était un bouc émissaire ainsi qu’un prisonnier politique.
Une Marseillaise à l’origine des heurts violents
Ainsi, dimanche 27 mars, des affrontements ont éclaté à la caserne de CRS de Furiani. Des cocktails Molotov ont été jetés sur l’édifice qui a été attaqué par une dizaine d’individus cagoulés. Les violences ont duré plus de quatre heures et la gendarmerie a utilisé plus de 2.300 grenades lacrymogènes ou assourdissantes afin de faire fuir les assaillants. Selon France 3 Corse, cet incident fait suite à une vidéo postée sur les réseaux sociaux dans laquelle on peut voir des CRS de la caserne de Furiani chanter la Marseillaise. Et à la fin du chant, les CRS disent « On l’a eu. » Pour certains nationalistes corses, cette vidéo a été filmée au moment des obsèques d’Yvan Colonna à Cargèse. Pourtant rien ne semble indiquer avec certitude si les gendarmes filmés sur la vidéo parlent du militant indépendantiste. Mais cette dernière a été suffisante pour relancer les violences entre les forces de l’ordre et les nationalistes. Une source policière a reconnu auprès de l’AFP que cette vidéo était récente, mais qu’il n’y avait aucun lien avec la mort d’Yvan Colonna.
Des réactions politiques en Corse
Les manifestations et la violence ont entrainé des réactions dans la classe politique corse. Les élus ne condamnent pas l’attaque de la caserne de CRS. Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a affirmé qu’il y avait « une haine coloniale à l’état pur. »
De son côté, le leader indépendantiste de Core in Fronte, Paul-Félix Benedetti, a souligné : « Il y a deux mondes et quand il y a une fracture sociologique aussi forte, il y a peut-être besoin d’avoir des séparations de fait. » En plus de l’attaque de la caserne, de nombreux manifestants se sont rassemblés à Bastia, mais aussi à Ajaccio sans violence cette fois-ci.