Polémique sur les rodéos urbains
25 mai 2022
A l’approche de l’été et des grandes vacances, le phénomène des rodéos-urbains prend de l’ampleur en France. Dimanche dernier, un enfant de 5 ans a été blessé pendant l’un de ses rodéos à Pantin (Seine-Saint-Denis) pendant qu’une réalisatrice défendait ces motards.
« Ils sont passés à une vitesse énorme: 50-60km/h. L’un des scooters a percuté une dame avec son enfant, ils sont tombés par terre. » témoigne, auprès de BFM TV, Walid, un serveur témoin de la scène encore sous le choc. Dimanche dernier, près du canal de l’Ourcq, plusieurs scooters ont débarqué à vive allure au milieu des promeneurs. L’inévitable se produit alors. L’un des scooters entre en collision avec un enfant de cinq ans, la moto lui tombe sur la tête et l’enfant se retrouve dans un état grave (son pronostic vital n’est pas engagé).
Cet accident est loin d’être le premier causé par des rodéos urbains, notamment en Ile-de-France. Déjà en avril dernier, dans l’Essonne, un jeune conduisant sans casque était grièvement blessé et son pronostic vital engagé suite à un accident de rodéo.
Une réalisatrice accuse les forces de l’ordre
Face à ce phénomène, les forces de l’ordre se retrouvent souvent impuissantes. Soizic Mélisse, déléguée 93 Unité SGP Police, explique au micro de BFM TV : « Chaque année, c’est le même problème, il n’y a pas suffisamment de condamnations à la suite de ces rodéos. On aimerait que la réponse pénale soit beaucoup plus importante et beaucoup plus sévère. » Les jeunes sont souvent interpellés puis relâchés dans la foulée.
Mais, malgré le danger pour la sécurité des riverains, certains persistent encore à défendre les rodéos. C’est le cas de Lola Quivoron, réalisatrice du film Rodéo en sélection au Festival de Cannes, qui voit dans les rodéos-urbains un élément culturel. Elle n’hésite donc pas à faire l’éloge de ce phénomène. Selon elle, cette pratique qui consiste à rouler à moto ou scooter sur une seule roue est « mal comprise » et même « criminalisée à mort ». Elle plaide pour qu’ils soient donc rebaptisés « cross-bitume », car les expressions « rodéos urbains » ou « rodéos sauvages » renverraient, toujours selon elle, à « une imagerie complètement réactionnaire ». Mais la réalisatrice ne s’arrête pas là et va jusqu’à accuser les forces de l’ordre.« Les accidents sont souvent causés par les flics, qui prennent en chasse, qui poussent les riders vers la mort » déclare-t-elle dans un entretien accordé à Konbini.
Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir, notamment lorsqu’ils sont mis en perspective avec l’accident qui a conduit un enfant de 5 ans à l’hôpital. « Il y a d’un côté les élucubrations démagogiques de la réalisatrice Lola Quivoron à propos des rodéos urbains. Et de l’autre un enfant de 5 ans blessé sur un passage piéton de Pantin par un de ces voyous à deux roues. A chacun de choisir son camp. » déplore Eric Naulleau sur Twitter.
Et Bruno Attal, gardien de la paix et candidat pour Reconquête aux élections législatives, dénonce le comportement de la réalisatrice. « Certains vont se tuer et d’autres vont tuer des innocents » rappelle-t-il.