On parle depuis des mois du projet de loi immigration de Gérald Darmanin, sans cesse repoussé aux calendes grecques. Pourtant, le ministre de l’Intérieur affirmait discuter avec LR afin de parvenir à un grand projet fédérateur. Qu’en est-il vraiment ?
C’est à Gérald Darmanin qu’il faut poser la question. Ma conviction est qu’il y a un sujet sur lequel nous n’avons pas le droit de faire semblant, contrairement au président de la République, c’est la question de l’immigration. C’est un sujet essentiel pour l’immense majorité de nos concitoyens. Ce gouvernement n’a aucune conviction sur la question. Il est perpétuellement hésitant. Il a quand même fait volteface pas moins de huit fois, ce qui révèle une absence totale de vision et de volonté politique sur le sujet.
Cela est d’ailleurs exprimé assez clairement par Gérald Darmanin. Ce dernier nous dit que l’exécutif va être plus dur vis-à-vis de l’immigration clandestine, et le lendemain M.Véran nous dit que le Danemark, qui a pris le taureau par les cornes, n’est surtout pas l’exemple à suivre. Nous n’avons pas le droit de faire semblant.
Pensez-vous que Gérald Darmanin soit disqualifié comme ministre de l’Intérieur ?
En tout cas, son bilan est désastreux. Ce n’est pas à moi de juger qui est disqualifié ou non. Mais ils ne sont pas nombreux à être qualifiés dans ce gouvernement. Sur les OQTF, nous sommes tombés à 5,6 % de taux d’application. Sous François Hollande, nous étions à 20 % d’OQTF suivies d'exécution. Il en est de même quant au nombre d’étrangers accueillis : les résultats sont lamentables. On dépasse tous les records. 500 000 titres de séjour, les gens ne se rendent pas compte de ce que ça signifie. Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une crise du logement derrière en France.
Que pensez-vous du coût social de l’immigration aujourd’hui ?
Je n’ai pas de vision d’ensemble de ce coût social. Il est compliqué d'en avoir une. Mais un bon exemple est l’hébergement d’urgence qui coûte un milliard d’euros par an. Toutes les places qui pourraient être utilisées par des SDF français sont réquisitionnées pour des demandeurs d’asile ou des déboutés du droit d’asile. Avec des flux si conséquents, nous ne sommes plus en mesure de savoir qui est chez nous. Paris et sa petite couronne correspondent à 100 000 places d’hébergements d’urgence : il est difficile d'identifier tous ceux qui en bénéficient. Pour ceux qui viennent de Syrie, vous ne savez pas s'ils sont victimes ou bourreaux.
En termes de coût social, les seules données incontestables sont des chiffres : deux milliards par an pour le droit d'asile, un milliard et demi pour l’Aide Médicale d’Urgence, les mineurs isolés à la charge des départements, etc. Est apparue depuis une dizaine d’années une immigration à caractère social. Ce sont des gens qui viennent en France dans l’espoir de bénéficier de prestations sociales. Nous l’avons vu au moment de la crise du gaz en Algérie : j’avais reç
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