Pour le Premier ministre suédois, « l’intégration a échoué »
29 avril 2022
Depuis le début du mois d’avril, de nombreuse émeutes ont éclaté en Suède suite au durcissement des règles anti-criminalité et après qu’un politicien suédois-danois a brulé un exemplaire du Coran lors d’un rassemblement public.
La violence règne en Suède. Le mois d’avril a été ponctué de saccages et de violences de rues particulièrement intenses dans plusieurs villes suédoises. De nombreux Suédois avaient été choqués au début du mois suite aux violentes émeutes qui ont fait plus de 100 blessés parmi les policiers. Tout aurait commencé après qu’un politicien suédois-danois a brûlé un exemplaire du Coran lors d’une manifestation. Le 28 avril, lors d’une conférence de presse exceptionnelle le Premier ministre Magdalena Andersson a reconnu que l’« intégration d’un grand nombre de migrants », accueillis au cours « des deux dernières décennies », avait « échoué », conduisant à la « création de sociétés parallèles et à la violence des gangs ». Le Premier ministre dénonce parallèlement la montée de l’islamisme et de l’extrême-droite dans son pays.
« Nous vivons dans le même pays mais dans des réalités complètement différentes »
Magdalena Andersson, également présidente du parti social-démocrate des travailleurs suédois, estime que « la ségrégation a été autorisée à aller si loin que nous avons des sociétés parallèles en Suède. Nous vivons dans le même pays mais dans des réalités complètement différentes ». Depuis 8 ans, les sociaux démocrates suédois au pouvoir ont mené une politique d’immigration particulièrement ouverte et sans restriction. En vingt ans, le nombre de Suédois nés à l’étranger a doublé pour atteindre 2 millions, soit un cinquième de la population.
Partant de ce constat, Andersson a déclaré qu’elle souhaitait introduire des commissions locales sur la criminalité juvénile au sein desquelles les services sociaux et la police pourraient collaborer. Elle a également proposé des outils pour s’assurer que les jeunes restent à l’école et sans « traîner dans les rues ». « L’intégration a été trop faible en même temps que nous avons eu une forte immigration. La société a été trop faible, les ressources pour la police et les services sociaux ont été trop faibles », a-t-elle déclaré. Face à cette montée de violences corrélée à une immigration massive incontrôlée, la Suède a repris la main. Si le pays a accueilli plus de personnes par habitant que tout autre pays de l’Union européenne lors de la crise migratoire de 2015, sa politique migratoire est désormais l’une des plus restrictives.

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir