Primaire populaire : à gauche, le vote est ouvert
27 janvier 2022
Les 467.000 inscrits sur la plateforme de la Primaire populaire sont appelés à voter pour le candidat qui, selon eux, représenterait le mieux les idéaux de gauche. Ce vote risque d’accentuer encore plus la division de l’électorat de gauche.
« Du 27 au 30 janvier, nous votons » indique en préambule le site internet de la Primaire populaire. Processus débuté à l’été 2021, cette plateforme contributive a permis de faire émerger sept candidats prétendants à une investiture de la Primaire populaire. Cependant un grain de sable – de taille- vient gripper la machine. Parmi ces sept candidats, certains ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils ne reconnaitraient pas le résultat final.
Un scrutin au jugement majoritaire
Christiane Taubira, qui fait figure de favorite dans ce scrutin, est l’une des rares à avoir annoncer qu’elle respecterait le choix des militants de la Primaire populaire. Au contraire, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo comptent maintenir leur candidature quelque soit leur score à la primaire. Les inscrits peuvent également apporter leur suffrage au député européen Pierre Larrouturou – qui croit en l’unité de la gauche -, à la militante associative Charlotte Marchandise ou à la militante écologiste Anna Agueb-Porterie.
En se connectant sur la plateforme, les militants ne sont non pas appelés à choisir le candidat qui serait le plus à même de porter les valeurs « d’écologie et de justice sociale » à la présidentielle, mais à classer les différents candidats. Ce vote par jugement majoritaire à un tour sera clos le dimanche 30 janvier à 17 heures. Le candidat élu, s’il accepte de reprendre le socle commun de la plateforme et d’œuvrer à l’unité de la gauche, recevra l’investiture de la Primaire populaire.
Sur le papier, la Primaire populaire semble d’emblée un succès. Alors que la primaire écologiste n’avait rassemblé que 104.000 militants, la plateforme peut se targuer d’avoir à son actif 467.000 inscrits. Un score certes lointain des 4.4 millions d’électeurs de la primaire LR de 2016, mais qui, dans le contexte actuel, reste largement satisfaisant.
Une gauche divisée
Si cette initiative citoyenne peut, à priori, sembler l’unique solution pour créer un front commun à gauche, force est de constater qu’elle ne fait que rajouter de la divison. À ce jour, ce sont pas moins de cinq candidatures – sans compter les partis trotskistes – qui ont été recensées pour représenter les électeurs de gauche. Mais, selon le dernier sondage Ifop-Fiducial pour LCI et Paris-Match, aucun de ces cinq candidats ne parvient à dépasser la barre des 10%. Jean-Luc Mélenchon, en tête, atteint avec peine les 9%. Derrière lui, Yannick Jadot est estimé à 6,5%, Christiane Taubira à 3,5%, Anne Hidalgo et Fabien Roussel à 3%.
Face à des appareils partisans en pleine crise d’illégitimité, la Primaire populaire aurait pu être la solution. « Le problème c’est que cette primaire arrive très très tard et ne suscite pas le consensus. » résume Rémi Lefebvre sur France Info. « Dans un climat déjà marqué par une énorme confusion, cette primaire vient affaiblir collectivement la gauche puisque l’objectif c’était le rassemblement et il est fort probable que dimanche soir, la situation soit plus complexe qu’elle ne l’était au départ. » ajoute le politologue.