« Quand je traverse Molenbeek, je ne me sens pas en Belgique »
28 avril 2022
Après avoir donné un entretien au magazine Humo, le président du parti socialiste flamand, Conner Rousseau, est sous le feu des critiques de la classe politique belge pour avoir déclaré que Molenbeek ne ressemblait plus à la « Belgique ».
Molenbeek n’a pas fini de faire parler. En Belgique, Conner Rousseau, président du parti socialiste flamand, a déclenché l’ire de la classe politique après des propos jugés « offensants » sur la commune bruxelloise. « Quand je traverse Molenbeek, je ne me sens pas en Belgique » avait-il confié au magazine flamand Humo, tout en ajoutant : « Mais la plupart de ces personnes sont nées ici. Le plus important est qu’elles parlent notre langue et qu’elles travaillent. À Bruxelles, à cause de la pénurie d’enseignants, des gens donnent cours en arabe en classe, parce qu’ils ne parlent pas français. Inacceptable. Et que fait le gouvernement flamand ? Il augmente le coût des cours de langue pour réduire les listes d’attente ». Peu importe les intentions ou la suite des propos de l’homme politique de 29 ans, les chasseurs de sorcières n’ont pas mis longtemps à lui reprocher cette prise de position. Le chef du Parti socialiste à la Chambre des Représentants et Président de la Fédération bruxelloise du PS, Ahmed Laaouej dénonce des propos « xénophobes » sur Twitter : « Les propos de Conner Rousseau sont intolérables. Stigmatisants et xénophobes. Bruxelles est une région cosmopolite avec des quartiers connaissant une grande diversité de population. Ils méritent mieux qu’un mépris digne d’une discussion de bistrot. Lamentable et insupportable ».
Molenbeek, « Bruxelles-Khalifat » ?
Les propos de Conner Rousseau sont loin d’être extrêmes. Reconnaître les problèmes liés à l’immigration à Molenbeek, c’est faire un pas vers la réalité de ce que vivent quotidiennement certains habitants du quartier. Si certains sont heureux de se faire appeler « mécréant » ou de dire « choukran » à la boulangerie au lieu de dire « merci », d’autres, qui ne se plient pas aux injonctions des islamistes sont constamment menacés et harcelés, comme nous le montrions dans notre reportage sur le grand remplacement en cours à Molenbeek. À l’image de Roubaix, de nombreuses boutiques proposent des voiles pour les fillettes, et dans les librairies des livres plus que controversés sont rangés sur les étagères. Molenbeek a longtemps constitué un terreau propice au développement de l’islamisme en Belgique. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si de nombreux djihadistes sont issus de ce quartier ou qu’ils s’y soient réfugiés comme Salah Abdeslam, le terroriste survivant du 13 novembre. Mais, certains politiciens belges et une partie de la population préfèrent ne pas voir les problèmes évidents d’intégration dans ce quartier qui y règnent.

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir