Quand la guerre en Ukraine révèle le scandaleux marché de la GPA

Contre toute attente, la question de la GPA s’est invitée au cœur du conflit russo-ukrainien. Le sort incertain des mères porteuses illustre les enjeux inextricables de la marchandisation du corps des femmes et des enfants.

« Les femmes ukrainiennes donnent maintenant naissance dans des sous-sols et des stations de métro. Elles manquent de nourriture et d’assistance médicale. » témoigne BioTexCom, le géant de la GPA en Ukraine sur son compte Twitter. Suite au déclenchement de l’offensive russe, les mères porteuses se retrouvent retenues à Kiev ou Kharkiv, loin de leur famille et de leurs enfants, à attendre le terme de leur grossesse dans l’angoisse de la guerre. Pourtant en Europe, les commanditaires de ces GPA s’inquiètent davantage des délais pour récupérer leur bien – à savoir un enfant – et des conditions pour retourner sains et saufs dans leur pays. Le sort des mères porteuses indiffère totalement. « Que ce soient les journalistes dans leurs questions ou les clients dans leurs réponses, ils n’ont pas eu un seul mot pour ces femmes » regrette Ludovine de la Rochère, présidente de La Manif pour Tous.  

En effet, depuis une semaine, les militants de la GPA en France se servent la guerre en Ukraine pour mener une tout autre offensive : celle de la banalisation de la gestation pour autrui. Sur les plateaux de BFM TV et LCI ou dans les colonnes de la presse régionale, les clients de la GPA en Ukraine s’alarment des difficultés pour récupérer leur commande. Au micro de BFM, Laura et Manuela avouent avoir « un gros problème ». Ce n’est ni l’avenir incertain de leur mère porteuse, ni la situation dramatique que connait l’Ukraine qui semblent les préoccuper, mais les difficultés pour faire enregistrer l’enfant qu’elles ont commandé à l’état civil.

La commande d’un enfant sur catalogue

Leurs propos révèlent au