Politique

Qui sont les maires séduits par les candidats trotskystes ?

15 avril 2022
Crédits photo : Arnaud Dumontier / Google Creative Commons
Temps de lecture : 2 minutes

Anasse Kazib, Philippe Poutou, et Nathalie Arthaud, tous trois trotskystes ont obtenus de nombreuses signatures de maires pour pousser leurs candidatures lors de cette dernière élection présidentielle. Ne représentant rien à l’échelle électorale, qui sont les élus qui leur apportent leurs signatures ?

Le directeur des études de Comotrac, cabinet de conseil en communication et d’analyse électorale, Guillaume Luyt, a analysé pour Valeurs Actuelles le profil des maires qui apportent leur parrainage aux candidats trotskystes. Lors de la campagne présidentielle, trois candidats se réclamaient de la doctrine trotskyste : Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Anasse Kazib. Bien que ce dernier n’ait pas obtenu les 500 parrainages, plus d’une centaine de signatures lui ont été apportées. Quant aux deux autres, loin de représenter un courant majeur dans le pays (1,4% du corps électoral, soit 465.998 électeurs), l’obtention des 500 parrainages pour être officiellement candidat ne semble pas être un moment intensément tendu. « Sur les 1 280 signatures de maires et maires délégués, Nathalie Arthaud en a recueillies 575, Philippe Poutou 545 et Anasse Kazib, 160 » rapporte Guillaume luyt.

Une majorité de maires venus du Grand-Est

« L’essentiel des parrainages, soit 1 085, provient donc de maires ou maires délégués de communes de moins de 1 000 habitants » remarque le spécialiste. Dans sa tribune, l’homme indique que la plupart des maires ayant apporté leur parrainage aux candidats d’ultra-gauche proviennent du nord de la France et plus spécifiquement du Grand-Est. Au total, plus de 260 maires de cette région ont apporté leur parrainage à l’un des candidats trotskystes.

Le spécialiste en analyse électorale relève un paragraphe particulièrement significatif du journal Lutte ouvrière : « De nombreux maires, souvent dans les petites communes, sans partager forcément nos idées, sont attachés au pluralisme politique. Employés, ouvriers, techniciens, petits agriculteurs, enseignants ou retraités, ils appartiennent en général au monde du travail. Ils savent ce que sont les problèmes de salaire, de chômage et de précarité, et trouvent légitime que Nathalie Arthaud puisse en parler dans la campagne ». Des maires qui, parfois se sentent trompés ou mal-informés. En février dernier, Séverine Le Goff, maire d’une petite commune des Yvelines dénonçait des méthodes insistantes : « J’ai signé la promesse de parrainage pour me débarrasser d’eux. Je ne pensais pas que ce serait validé ». Tout n’est décidément pas rose chez les rouges…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *