Politique

Récit d’une campagne (pas) comme les autres

8 avril 2022
Crédits photo : Livre Noir
Temps de lecture : 7 minutes

Pendant plusieurs mois, les équipes de Livre Noir ont suivi les candidats à l’élection présidentielle. Après avoir sillonné les quatre coins de la France et avoir voyagé en outre-mer, cette folle aventure s’achève. Retour sur ces longs mois riches en péripéties, trahisons, ferveur et espoirs.

La campagne a commencé tôt, très tôt. Trop tôt, diront certains. Si tôt, qu’avant même le premier tour, les Français semblent déjà éreintés, épuisés. Alors que se jouent les cinq prochaines années de la France, nombreux sont ceux qui voudraient déjà clore le chapitre de l’élection présidentielle. TF1, première chaine d’Europe, en prend acte. Pour la première fois, la chaine ne consacrera pas la totalité de la soirée du premier tour de l’élection à l’analyse du scrutin. En lieu et place des traditionnels débats post-élections entre les proches des candidats, les téléspectateurs auront le droit à une énième diffusion des Visiteurs. « Les usages, les goûts et les attentes des téléspectateurs ont évolué » justifie Thierry Thuillier, directeur général adjoint du pôle information de TF1, auprès de l’AFP. À demi-mots, la chaine démontre le désintérêt grandissant des Français à l’égard de l’élection.

Il faut dire que la campagne a débuté dès le mois de janvier 2020. Une époque qui, aujourd’hui, nous semble révolue et lointaine. L’eau a coulé sous les ponts. Depuis, les Français ont connu les confinements successifs, les élections municipales et régionales et la guerre sur le sol européen.

Une longue endurance

Ce 16 janvier 2020, lors de ses vœux à la presse, Marine Le Pen donne le départ de la course vers l’Élysée. « Ma décision a été réfléchie mais elle est prise » assure-t-elle. Ce sera donc un troisième marathon présidentiel pour la fille de Jean-Marie Le Pen. Quelques mois plus tard, dans le couloir opposé de la piste, c’est au tour de Jean-Luc Mélenchon de se lancer. Sur le plateau de TF1, le chef des file des Insoumis annonce : « Oui, je suis prêt. Je propose ma candidature […] J’ai un programme, une équipe prête à gouverner. » Depuis, de nombreuses autres candidats ont rejoint la piste de course. Anne Hidalgo reçoit le dossard socialiste au mois d’octobre 2021. Éric Zemmour grille la priorité aux Républicains en annonçant sa candidature le 30 novembre suivant. Puis, Valérie Pécresse remporte haut la main le Congrès LR. Christiane Taubira est choisie pour concourir par la Primaire Populaire. Jean Lassalle, Nathalie Artaud, Philippe Poutou, Nicolas Dupont-Aignan, Gaspard Koenig, Anasse Kazib… tentent de rejoindre le peloton de tête. Seul Emmanuel Macron semble avoir opté pour la stratégie du sprint. Alors que la date fatidique du dépôt des candidatures se rapproche, le président sortant se fait désirer. Son annonce de candidature est reportée de semaine en semaine, pour finalement devenir un non-évènement. Ni discours, ni meeting, mais une lettre adressée aux Français – que beaucoup de commentateurs jugeront plate et vide – dans

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