Société

Suicides dans la police : les raisons de l’hécatombe

28 janvier 2022
Crédits photo : Maud Koffler / Livre Noir
Temps de lecture : 7 minutes

Depuis le début du mois de janvier, 9 suicides ont eu lieu dans la police. Ces drames cachent une réalité trop souvent négligée par la hiérarchie et les autorités. Face aux pressions psychologiques, faute de moyens et de réponses pénales, certains policiers en arrivent au pire... Décryptage.

Revue d'actualité à retrouver ici : https://youtu.be/FOY0SZkmHko

Dans la nuit de dimanche à lundi, un jeune policier de 22 ans a mis fin à ses jours, à Marseille. Pierre Ludet, champion de MMA et major de sa promotion, avait choisi de suivre les traces de son père, et venait d'être affecté à la brigade spécialisée de terrain du 15e arrondissement de Marseille.

Ce suicide est le 9ème dans les rangs de la police, depuis le début de l'année. Ils avaient 22, 23, 30, 34, 36, 43 et 61 ans, ils s'étaient engagés pour protéger leurs concitoyens, pour servir leur pays, capables d'essuyer les coups, les menaces, les insultes, les pires visions, les pires missions, des rafales d'images traumatisantes, des situations extrêmes... Et pourtant, pour des raisons que nous allons tenter de comprendre, même si dans certains cas, il s'agit de raisons personnelles, ces 9 policiers ont choisi de retourner leur arme contre eux. Alors nous avons décidé de consacrer cette revue d'actualité à ce phénomène dont on parle trop peu et souvent trop mal, en leur donnant directement la parole.

Généralement haïs par les néo-fascistes de gauche, souvent incompris par les politiques, parfois humiliés par leur propre hiérarchie, qu'ils soient issus d'une unité d'élite comme le SDLP, de la police municipale, de la BST, de la BAC, qu'ils soient syndiqués ou non, qu'ils aient 22 ou 50 ans, tous ont accepté de sortir de leur devoir de réserve pour vous livrer leurs témoignages et vous informer des conditions dans lesquelles ils exercent aujourd'hui leur métier, si tant est qu'ils puissent encore réellement l'exercer.

Un chiffre en hausse

En 2021, 35 policiers se sont donné la mort, c'est moins qu'en 2019, mais pas de quoi relativiser puisque depuis le 1er janvier de cette année, 9 agents ont déjà mis fin à leurs jours. Nous avons voulu nous renseigner sur les raisons de ces suicides, comprendre ce qui pousse ces policiers à mettre un terme à leur vie : et qu'il s'agisse de raisons personnelles ou professionnelles, tous s'accordent à dire qu'il s'agit avant tout d'un équilibre entre ces deux dimensions, entre ces deux familles. Et que cet équilibre devient de plus en plus difficile à tenir en raison de leurs conditions de travail, qu'il s'agisse du manque d'effectifs, de locaux insalubres, d'une formation non suivie, des faibles moyens matériels, judiciaires, ou psychologiques...

Souvenez-vous du cas de Jean-François Blochet, 38 ans, policier à la Bac de Lyon. Le 4

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