Robert Ménard sur les migrants : « J’ai honte »

Invité de David Pujadas sur LCI, le maire de Béziers a avoué avoir changé d’avis sur la question migratoire et s’excuse pour certains de ses propos anti-immigration.

Énième retournement de veste de Robert Ménard ! Après avoir dit vouloir voté pour Marine Le Pen, tout en lui reprochant d’être mauvaise et s’estimant plus proche d’Éric Ciotti, le maire de Béziers est coutumier des changements d’avis en politique. Ayant soutenu pendant des années une politique anti-immigrationniste, Robert Ménard se repent aujourd’hui. Dans l’émission 24h Pujadas sur LCI, l’élu estime s’être trompé et avoir « honte » d’avoir refusé d’accueillir des réfugiés syriens.

« Moi, je vais plaider coupable »

L’édile de Béziers a tenu à s’excuser pour ses propos passés au sujet des migrants irakiens et syriens. « Moi, je vais plaider coupable » déclare Robert Ménard, avant d’ajouter : « J’ai dit, écrit, publié à Béziers un certain nombre de choses au moment des combats en Syrie, en Irak et l’arrivée des réfugiés chez nous que je regrette. Que j’ai honte d’avoir dit et fait parce que ce n’était pas bien ». En 2016, une campagne d’affichage de la ville de Béziers montrant des migrants arrivant par trains entiers avait choqué le pays. L’élu considère aujourd’hui que « moralement ce n’était pas bien. Il n’y a pas deux sortes de victimes, il n’y a pas des Européens chrétiens qu’il faudrait défendre et des gens qui seraient au Moyen-Orient et musulmans qu’on aurait eu raison de ne pas accepter chez nous. »

« Même Éric Zemmour change d’avis »

Sur la question de l’accueil des réfugiés ukrainiens, le maire de Béziers l’affirme « même Éric Zemmour change d’avis. » Le candidat du parti Reconquête était, ces derniers jours, partisans de renforcement de l’aide aux pays limitrophes de l’Ukraine, premiers touchés par l’afflux de réfugiés ukrainiens mais estime désormais : « S’ils ont des attaches avec la France, de la famille en France, nous leur donnerons des visas. Ce que je ne veux pas, c’est qu’il y ait un tsunami fondé sur l’émotion ».

Touché face au sort des réfugiés ukrainiens, Robert Ménard déplore : “Il y a un deux poids deux mesures. Aujourd’hui moi j’accueille tous les réfugiés qui le demandent, mais il y a trois ans, quatre ans, non ce n’était pas bien. Les bombes ne sont pas différentes quand elles tombent sur mes amis de Kiev que quand elles tombent sur mes amis d’Alep. Ce deux poids deux mesures n’est pas glorieux pour moi, ni pour nous. Ce n’est pas une erreur, c’est une faute » a-t-il conclu.