[SAGA TRAORE, EPISODE 1] Aux origines, une affaire construite de toutes pièces
12 février 2022
Depuis 2016, l’affaire Adama Traoré revient régulièrement sur le devant de la scène médiatique. Ce qui était à l’origine la mort atroce d’un jeune homme de 24 ans se transforme rapidement en une révolte contre de prétendues «violences policières».
Tout commence par une chaude journée d’été, à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise). Ce 19 juillet 2016, aux alentours de 17 heures, une équipe de gendarmes part interpeller Bagui Traoré, le frère d’Adama Traoré. Il est soupçonné d’être impliqué dans une affaire d’extorsion de fonds avec violence sur personnes vulnérables. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Alors que Bagui obtempère dans le calme, son petit frère prend la fuite. Attrapé une première fois, il parvient à s’échapper avec la complicité d’un ami. Finalement interpellé, il est emmené à la gendarmerie de Persan à quelques kilomètres de là, mais s’évanouit en chemin. Immédiatement, les forces de l’ordre préviennent les secours. Mais rien à faire. Adama est mort. Son décès est constaté à 19h05.
Refus de l’instrumentalisation
Après les larmes, la famille tente légitimement de comprendre. Pendant les premiers jours qui suivent la mort d’Adama Traoré, la famille reste digne, sans accabler personne. Lors de la marche blanche organisée à Beaumont-sur-Oise, le 23 juillet 2016, alors que certains s’en prennent aux forces de l’ordre, la famille refuse ces invectives. « Ça ne sert à rien d’insulter les gendarmes, ils sont là pour faire leur travail » réplique un membre du clan Traoré. Même discours du côté de l’avocat de la famille. Dans un entretien accordé à L’Humanité, le 26 juillet 2017, Maitre Frédéric Zajac réfute la thèse des violences policières. À la question, « Existe-t-il un parallèle entre le mouvement des Black Lives Matter aux États-Unis et la mort d’Adama Traoré ? », l’avocat répond catégoriquement : « Non. Objectivement, je ne pense pas que les gendarmes voulaient tuer ce jeune […] Certains
Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 70% à découvrir