Société

Salon d’agriculture 2022 : entre retrouvailles et appels de détresse

3 mars 2022
La 58e édition du Salon de l’Agriculture se tient à Paris jusqu’au 6 mars. Crédits photo : Clémence de Longraye / Livre Noir
Temps de lecture : 5 minutes

Après deux ans d’absence, l’édition 2022 du Salon international de l’agriculture marque l’année des retrouvailles. Une édition particulière à moins de quarante jours de l’élection présidentielle. Reportage.

Le temps d’une semaine, la campagne s’invite à Paris. Le tintement des sonnailles, le meuglement des vaches, l’odeur du foin et le brouhaha des visiteurs résonnent dans la capitale. Bienvenue à la 58ème édition du salon de l’agriculture !

Le long des allées, vaches, moutons, taureaux et porcs se succèdent. Les éleveurs montrent fièrement leur bétail et semblent heureux de se retrouver. « Après deux ans sans salon, ça fait du bien de se revoir » confie joyeusement l’un d’eux en brossant le poil de sa Charollaise. Mais derrière les sourires que tous affichent pour accueillir les nombreux visiteurs, se cachent les blessures et angoisses d’une profession en difficulté. Les agriculteurs se suicident plus que le reste de la population française. Une situation qui inquiète au plus haut sommet de l’État sans que les choses ne changent véritablement. Agriculteur est certes un « métier passion » comme tous le rappellent, mais un métier harassant qui n’est souvent pas rémunéré à sa juste valeur. Ainsi, 20% des ménages agricoles vivent sous le seuil de pauvreté selon l'Insee. Un chiffre qui monte à 25% chez les éleveurs. 

La détresse des agriculteurs

Au milieu du hall d’exposition, Stéphane se repose aux côtés des Montbéliardes d’un ami. Après 20 ans d’élevage et 19 salons à son actif, des soucis de santé et des ennuis financiers l’ont poussé à se séparer de son troupeau. Éleveur de père en fils depuis quatre générations, il a dû mettre la clef sous la porte. Alors il est bien placé pour parler de la difficulté d’être éleveur en France en 2022. Quand lui traversait une période de dépression, l’un de ses amis éleveurs s’est suicidé dans sa grange. Stéphane comprend ce geste fatal. « Pour nous, c’est un métier passion donc les problèmes financiers on peut les

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