Ukraine-Russie : des mois de tensions jusqu’à l’invasion
24 février 2022
Au petit matin de ce 24 février 2022, Vladimir Poutine annonce une intervention militaire sur le sol ukrainien. Cette invasion militaire russe en Ukraine fait suite à quatre mois de tensions. Récit.
A 3h46 du matin, la guerre a éclaté en Europe. En une nuit, tout a basculé. Après plusieurs mois de négociations diplomatiques, c’est donc la voie belliqueuse qui semble l’emporter.
Depuis 2014 et l’annexion de la Crimée par la Russie, Kiev et Moscou sont à couteux tirés. Mais l’escalade des tensions débute véritablement le 10 novembre dernier. Les Etats-Unis demandent alors des explications à la Russie sur « des mouvements de troupes inhabituels à la frontière ukrainienne. » La réponse russe ne se fait pas attendre. Vladimir Poutine rétorque en accusant les Occidentaux d’aggraver les tensions « en livrant des armes modernes à Kiev et en menant des exercices militaires provocants.«
Novembre – décembre : les tentatives de négociations
Le 28 novembre, la crainte d’une offensive russe en Ukraine se fait de nouveau sentir. Kiev assure que Moscou masse plus de 90.000 soldats à sa frontière et prépare une offensive pour la fin janvier ou le début du mois de février. La Russie nie mais les tensions entre les deux pays augmentent.
Le conflit prend rapidement une tournure internationale. Le 7 décembre, Joe Biden et Vladimir Poutine se rencontrent lors d’un sommet virtuel. Du côté américain, on promet des sanctions économiques si la Russie agresse l’Ukraine. du côté russe, Poutine demande des garanties juridiques qui assurent que l’Ukraine n’intègrera pas l’OTAN. Dix jours plus tard, la diplomatie russe propose deux traités pour empêcher un élargissement de l’OTAN et l’installation de bases américaines dans les anciens territoires de l’URSS.
Janvier : le mois des négociations diplomatiques
Le mois de décembre est marqué par « une trêve de Noël » et des pourparlers. Mais ceux-ci n’aboutissent pas et les tensions reprennent dès le début du mois de janvier. Le 10 janvier, les négociations reprennent mais rapidement les divergences sur la sécurité en Europe sont font sentir.
Le 14 janvier, Kiev accuse Moscou de cyberattaques et de sabotages. En réponse, Joe Biden autorise les pays baltes à livrer des armes américaines à l’Ukraine. Dès le 23 janvier, les services britanniques alertent sur la possibilité d’une invasion russe en Ukraine. Selon eux, Vladimir Poutine chercherait à renverser le président Zelensky afin de le remplacer par un pro-russe.
Le début du mois de février est marqué par des tentatives de conciliations diplomatiques européennes. Emmanuel Macron se rend à Russie pour rencontrer le président russe et assure avoir obtenu des garanties ce que nie les services russes.
Unilatéralement, lundi 21 février, Vladimir Poutine décide de reconnaitre les républiques séparatistes.
Le 24 février : la nuit où tout a basculé
Mais la voie diplomatique tourne à l’échec. Le 23 février, aux alentours de 22 heures, Vladimir Poutine assure avoir été appelé à l’aide par les « Républiques » séparatistes. Il envoie ses troupes à la frontière russe. Zelensky dénonce la présence de près de 200.000 hommes russes aux portes de l’Ukraine.
A 23h50, la France demande à ses ressortirssants de quitter l’Ukraine, indiquant que la menace à Kiev atteint le niveau le plus élevé.
A minuit, le président ukrainien, inquiet, tente de joindre Vladimir Poutine en vain. Dans les minutes qui suivent l’Union européenne annonce des sanctions économiques contre la Russie et contre les intérêts russes. Le Conseil de sécurité de l’ONU prépare alors une « réunion d’urgence«
Les évènements s’accélèrent au petit matin. A 2h46, Emmanuel Macron promet un soutien économique et financier et des équipements défensifs à Kiev.
Dans un dernier espoir, l’ONU exhorte une dernière fois la Russie à ne pas envahir l’Ukraine aux alentours de 3h40.
Mais quelques minutes plus tard, à 3h48, Vladmir Poutine annonce une intervention militaire en Ukraine. Il n’hésite pas à dénoncer un « génocide » qui aurait été mis en oeuvre par le pouvoir ukrainien contre les séparatistes de l’est du pays. Il demande aux militaires ukrainiens de déposer les armes. À ceux « qui tenteraient d’interférer avec nous (…) ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues » prévient le président russe. Dès 4h33, les premières explosions retentissent à Kiev et à l’est du pays.
A 5h00, l’Ukraine réagit en fermant son espace aérien.
Alors que le soleil se lève sur l’Europe, la communauté internationale condamne fermement l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En France, Emmanuel Macron réunit un conseil de défense et déclare que la France prépare l’envoi de forces terrestres en Roumanie, pays membre de l’OTAN aux frontières de l’Ukraine.