Une journaliste de Mediapart placée en garde à vue
3 février 2022
Des manifestants opposés à la construction de la future piscine olympique se sont rassemblés mercredi 2 février pour bloquer le chantier. Parmi eux, une journaliste de Mediapart, interpelée par les forces de l’ordre et identifiée comme la meneuse du blocage.
Une enquête d’Amaury Bucco, journaliste à Valeurs Actuelles, révèle qu’une journaliste de Mediapart a été interpelée par la police après le blocage du chantier de la future piscine olympique à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. L’action illégale, puisque non déclarée, est revendiquée par le collectif « Sauvons les jardins ouvriers d’Aubervilliers » qui milite pour un arrêt des travaux et la préservation de la parcelle de terrain destinée à l’utilisation des Jeux olympiques.
Une journaliste militante
Valeurs Actuelles pointe du doigt le militantisme dissimulée dont aurait fait preuve la journaliste. Présentée sur le site comme chargée d’enquêter « sur les injustices environnementales, les pollutions industrielles, l’écologie urbaine », la jeune femme semble en effet avoir confondu journalisme et militantisme. Dans plusieurs articles, celle-ci a dénoncé le chantier, qualifié de « drame métropolitain » et a enquêté sur l’« opacité comptable et budgétaire » qui l’entoure. Amaury Bucco souligne également que Jade Lindgaard a signé une pétition paru dans Le Monde, contre le chantier. Pourtant, la jeune femme avait déclaré être en lien avec divers associations et syndicats « sans rapport avec [s]es sujets de travail à Mediapart ». Devant faire acte de bonne foi, les journalistes de Mediapart doivent annuellement déclarer leurs possibles conflits d’intérêt politiques ou personnels, ce qui n’est visiblement pas le cas de la jeune journaliste qui militait au nom du collectif « Sauvons les jardins ouvriers d’Aubervilliers », tout en écrivant des articles censés objectifs.

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir