« Une menace terroriste pèse sur nos Etats » explique le président d’Europol
28 janvier 2022
Invité au micro de Dimitri Pavlenko dans la matinale d’Europe 1 du vendredi 28 janvier, le président du conseil d’administration d’Europol, Jérôme Bonet, a évoqué la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue dans l’Union européenne.
Lors de son entretien avec Dimitri Pavlenko, le président du conseil d’administration d’Europol (agence européenne de police criminelle qui facilite l’échange de renseignements entre les polices nationales), Jérôme Bonet, a pu évoquer les principales missions l’agence européenne de police criminelle : lutter contre le trafic de drogue, l’immigration et le terrorisme.
Lutte contre le trafic de stupéfiants
Dans la lutte contre le trafic de drogue, les chiffres sont « historiques » se félicitait récemment Gérald Darmanin. En 2020, 96 tonnes de cannabis et 23 tonnes de cocaïne (+101% selon l’Office anti-stupéfiants) ont été saisies. Au micro d’Europe 1, Jérôme Bonet est satisfait de l’efficacité des services de répression. « Notre rôle, c’est d’insécuriser ces trafiquants, de rendre le marché européen le plus difficile possible pour eux. Cette année, nous avons doublé les saisies de cocaïne », affirme Jérôme Bonet. Toutefois, le président d’Europol ajoute avec prudence : « On peut dire que c’est un bon résultat ou un mauvais résultat selon la manière que l’on a de le lire ».
Traquer les trafiquants d’êtres humains
Sur l’immigration, Jérôme Bonet a affirmé la volonté de l’agence de lutter contre l’immigration clandestine, bien souvent pilotée par des réseaux criminels. « La grande criminalité est totalement opportuniste. C’est une criminalité de business, de marché. Un criminel qui a une opportunité de faire de l’argent sur le dos de pauvres migrants peut aussi bien faire de l’argent sur d’autres trafics » expliquait-il.
Le 15 décembre dernier, le naufrage de 26 personnes avait permis de mettre en lumière l’existence d’un réseau de passeurs constitué entre la France, l’Allemagne et la Belgique. Une découverte dont se félicite le président de l’agence : « Europol va permettre aux polices nationales de devenir des polices augmentées de la compétence de leurs voisins. Quand on a ce genre de phénomène, dans les minutes ou les heures qui viennent, on est ensemble, on analyse et on compare nos données. J’ai connu d’autres manières de fonctionner qui mettaient des mois avant d’avoir des données de la part de nos camarades. Mais aussi un cloisonnement juridique et culturel. »
Le terrorisme, une menace constante
Au sujet du terrorisme, « la vigilance est totale » insiste Jérôme Bonet rappelant que des « combattants étrangers peuvent venir chez nous ». « Une menace exogène et endogène pèse sur nos États » de façon permanente explique le président d’Europol. Contre le terrorisme, Europol dispose d’un certain nombre d’arsenaux dont il s’enthousiasme. « Nous avons gagné en performance sur le plan national et sur le plan international » s’est-il réjoui. Et d’ajouter : « Les attentats de 2015 et 2016 ont confirmé ce rôle d’Europol dans sa capacité à fédérer les énergies, les compétences et les cadres juridiques qui nous permettent d’agir. » Enfin, bien que l’agence européenne de police criminelle n’ait pas de pouvoir propre, elle est capable d’« intervenir sur tout le territoire européen, mais par l’intermédiaire de chacun des États membres ».

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir