Quel est selon vous le niveau actuel d’urgence migratoire ?
On a dépassé depuis longtemps tous les seuils de saturation. L’immigration de masse pèse d’un poids énorme, inédit, sur l’équilibre de nos comptes sociaux, sur notre hôpital, sur nos services d’hébergement d’urgence, sur notre sécurité, sur notre identité. Nous sommes devenus le contre-exemple absolu en matière d’accueil des étrangers. Mais, même si le temps est notre ennemi, il est encore possible d’agir. Cela nécessite une fermeté totale, et un sang-froid de tous les instants : on ne résoudra pas le problème de l’immigration par des phrases chocs qui ne plaisent qu’à une frange de la population, mais par une action profonde et résolue.
Quel lien faites-vous entre crise climatique et crise migratoire ?
La pression sur les écosystèmes, les sécheresses, la surexploitation des sols provoquent des migrations. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés évoque 21,5 millions de déplacés climatiques chaque année, un chiffre qui pourrait atteindre 260 millions de migrants climatiques en 2030. Les flux de ces populations nomadisées ne seront pas assimilables en Europe, au risque de transformer notre continent en agrégat de communautés qui se font face, en autre chose que l’Europe. C’est la dureté terrible de notre époque : nous sommes sensibles en tant qu’êtres humains à la détresse des réfugiés climatiques, mais nous devons être conscients, en tant qu’Européens, que l’accueil sans limite causerait notre perte.
Vous vous êtes présenté en tête de liste aux européennes. Quelle vision de la France au sein de l’Union européenne voulez-vous porter ?
L’Europe doit être un levier de la puissance française, le moyen d’étendre notre influence. Elle est aujourd’hui, trop souvent, soit un accélérateur de notre déclin, soit une entrave à notre épanouissement. Ma vision de la France au sein de l’Union européenne, c’est la vision d’un pays qui est au premier rang, capable de porter le message de l’indépendance ; un pays qui promeut, face à la Commission de Bruxelles, le contre-modèle d’une Europe des Nations, des coopérations librement consenties et des grands projets. La France doit aussi retrouver la conscience de ses intérêts – la préservation de sa filière nucléaire, de son industrie automobile et de sa puissance agricole par exemple –, et avoir la volonté de les défendre avec toute la force nécessaire.
Au sein de l’Union européenne, on retrouve de nombreux pays « immigrationnistes » comme l’Allemagne ou l’Espagne. Pensez-vous que pour cette raison il soit nécessaire de renégocier Schengen ?
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