Ce 18 décembre, Raphaël Arnault, Porte-parole de la Jeune Garde Antifasciste, intervient au côté de Mathieu Mollard, journaliste à StreetPress, dans une salle de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) prêtée pour l’occasion. Devant une quarantaine de personnes, les deux hommes parlent abordent le risque de voir « l’extrême droite au pouvoir en 2027 ». Un membre du public propose de « viser les leaders », ce à quoi Raphaël Arnault répond avec un sourire : « Je ne vais pas dire ça ici... »
Au fond de la salle, des membres de l’assistance réagissent et traitent Zemmour « d’Arabe du système » (à voix basse), puis Mathieu Mollard reprend la parole. Il aborde une partie plus théorique et présente une typologie de l’extrême droite. Raphaël Arnault a moins de finesse. Il s’emporte, tape du pied. Avec un accent de cité, il s’exclame : « On a du mal avec la violence à gauche parce qu’on rêve d’un monde sans violence. Mais face à des collectifs qui sont ultra-violents, la violence est justifiée ! » Quelques jours plus tôt, le bonhomme avait menacé de mort la fondatrice du collectif Nemesis, Alice Cordier, en lui promettant « une balle dans la tête ».
La conversation dévie alors vers « la théorie du Grand Remplacement », considéré comme un fantasme d’extrême droite. Tout au long de la conférence, le coupable est tout trouvé : l’extrême droite. Le reste est excusé. « Le djihad, c’est quand on se défend d’une attaque, c’est pas faire une attaque terroriste contre des innocents », affirme par exemple un membre du public, sans qu’aucune contradiction lui soit apportée. Après un long silence, Raphaël Arnault tempère : « Daech, c’est l’extrême droite ». Les morts du Bataclan seront heureux de l’apprendre.
Des hooligans d’extrême gauche
Si la Jeune Garde s'ancre dans un héritage de gauche en prenant pour nom l’hymne révolutionnairede la jeunesse de la SFIO en 1912, elle rompt avec l'image stéréotypée de l'antifascisme des années 2000. Terminés les Doc Martens, pantalons militaires et cheveux colorés : la Jeune Garde mise désormais sur une communication viriliste dont les codes vestimentaires et les marques portées (Fred Perry, Loyle and Scott, Longsdale…) sont directement issus de la culture des hooligans du football. Plusieurs figures de proue du mouvement ont d’ailleurs des racines dans le milieu ultra marseillais, comme Raphaël Arnault, le leader, ou Ama Houseiny, alias Luc Bawah, ancien capo des « Yankees » et ami des « South Winners » (groupes de supporters de foot marseillais).
Cette culture ultra du football, ils l’emportent dans leurs manifestations, au cœur de cortèges rythmés par des chants d’appel à la violence lancés au mégaphone, et dans une ambiance cagoule, fumigène et banderoles. Un message est clair : jamais d’attaque sur la police. Par tradition, on pourrait imaginer que ces militants sont également anticapitalistes, mais non. Ce qui motive ces hooligans d’ultra-gauche, c’est la bagarre et la volonté de frapper ce qu’ils appellent « l'extrême droite », par tous les moyens nécessaires.
Violence et agressions gratuites
Selon un mode opératoire qui rappelle furieusement les méthodes des vrais fascistes, ces militants identifient, cataloguent, menacent et agressent dans les rues ceux qu'ils jugent appartenir à l'extrême droite. Les témoignages de victimes se multiplient et décrivent toutes le même modus operandi. Thomas, affilié à l'UNI à Lyon, raconte : « Ils se rassemblent en bande de dix à quinze et parcourent l'université Lyon 3 à la recherche d'individus au look considér
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