<strong>Livre Noir – Emmanuel Macron a annoncé l’ouverture du débat sur l’euthanasie à la fin du mois de mai, quelques jours avant les élections européennes. Pensez-vous que ce projet fasse partie de ses valeurs ou qu’il emploie les lois sociétales à des fins politiques ?
Rémi Brague – Un politicien n’arrête jamais de faire de la politique ou, s’il s’arrête, comme en vélo, il tombe. Il est donc légitime de voir derrière chacun de ses faits et gestes, dont ses déclarations, le souci de conquérir ou de conserver le pouvoir, puis de le léguer à ses clones.
Les lois dites « sociétales » ont un gros avantage : elles permettent de donner à peu de frais l’impression qu’on agit, et qu’on obtient un résultat dans l’immédiat. On aura donc quelque chose à mettre à son propre crédit. Réindustrialiser le pays, contrôler l’immigration, réduire le chômage, juguler la violence, arrêter l’effondrement du système éducatif, désintoxiquer les drogués, alléger la pression des règlements et des normes, etc., tout cela demande du temps et des efforts qui peuvent rendre impopulaire.
LN – Euthanasie, fin de vie, droit à mourir dans la dignité, aide à mourir : on est un peu perdu avec tous ces termes. La sémantique sur ce thème revêt-elle une grande importance, ou relève-t-elle plutôt du « marketing » de l’euthanasie ?
Ces termes sont des fumigènes qui servent à nous aveug
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